OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Offrez-vous un Owni http://owni.fr/2012/12/13/offrez-vous-un-owni/ http://owni.fr/2012/12/13/offrez-vous-un-owni/#comments Thu, 13 Dec 2012 14:25:39 +0000 Media Hacker http://owni.fr/?p=127245 Depuis lundi, Owni a baissé le rideau pour offrir à ses lecteurs un espace d’échanges autour de la situation financière et de l’avenir du média. Cet échange a lieu via Twitter (#ownioupas), au travers de vos mails sur demain@owni.fr (merci à tous, nous vous répondons personnellement et individuellement), ou encore grâce à votre participation au wiki que nous avons mis en place pour vous faire participer à nos réflexions.

Nous avons communiqué nos charges : 90 000 euros par mois. Parallèlement, au coeur des soutiens les plus forts et parmi ceux qui se sont impliqués jusqu’à présent dans notre réflexion, ceux — très nombreux — qui nous proposent de s’abonner durablement à Owni. Reste donc à mesurer l’ampleur de votre engagement afin de déterminer si la souscription est un modèle viable pour votre média indépendant.

Sur le format de l’hypothèse, quittons les sentiers abattus de la normalité : tout le monde n’a pas envie s’engager avec Owni de la même façon, ni forcément tous les mois avec la même intensité. Vous pourriez avoir envie de soutenir davantage Owni le mois prochain parce qu’un article, un dossier ou une application de datajournalisme vous a particulièrement plu. Vous pourriez avoir besoin de payer moins aussi, par nécessité ou par choix. Donc innovons : soyez libre de fixer chaque mois le prix de votre abonnement ; faisons du “Pay What You Want” (prix libre).

En imaginant donc que nous retenions ensemble l’idée du pay wall, c’est-à-dire de réserver le contenu d’Owni — ou une partie de celui-ci — à des lecteurs s’engageant à verser chaque mois une contribution fluctuant au gré de leur volonté ; si cet abonnement était mis en place, quelle somme seriez-vous prêt(e) à verser pour nous lire chaque jour ?


Pour valider votre réponse, n’oubliez pas de cliquer sur le bouton “submit” en bas.

Merci à tou(te)s !
— l’équipe Owni

]]>
http://owni.fr/2012/12/13/offrez-vous-un-owni/feed/ 148
Les fab labs en route vers le Grand Soir http://owni.fr/2012/12/04/les-fab-labs-en-route-vers-le-grand-soir/ http://owni.fr/2012/12/04/les-fab-labs-en-route-vers-le-grand-soir/#comments Tue, 04 Dec 2012 15:39:17 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=126922

Conférence de Sabine Blanc sur les Fab Labs au siège du PCF à Paris, le 2 décembre 2012. - cc Ophelia Noor/Loguy (logo via le site officiel des fablab du MIT)

Si le PC vous auditionne aujourd’hui sur les fab labs, c’est d’abord parce que Yann Le Pollotec n’a pas arrêté de nous faire chier. (rires)

Plus sérieusement, le parti s’interroge sur les rapports entre écologie et production. Pierre Laurent, notre secrétaire national, a prononcé un discours important à ce sujet à Lille récemment. On est communiste, donc on est pour le partage. On est communiste, donc on est pour la révolution, et nous avons saisi le caractère révolutionnaire de ces outils présents dans les fab labs.

Hier, j’ai passé trois bonnes heures devant une poignée de membres du Parti communiste français, dont quelques cadres, pour leur expliquer en quoi consistait les fab labs, ces espaces collaboratifs de prototypage rapide nés au MIT qui font fantasmer aussi bien à droite qu’à gauche en raison de leurs supposées vertus à répondre aux défis posés par les crises actuelles. Cette audition était organisée par le LEM, ce Lieu d’Étude sur le Mouvement des idées et des connaissances, think tank (sic) du PC, au siège parisien place Colonel-Fabien, hiératique et surréaliste bulle temporelle tout droit sorti d’un James Bond période Sean Connery.

“Enfin !”, avais-je soupiré quand Yann Le Pollotec m’avait contactée à ce sujet voilà deux mois, suite à un article que j’avais écrit dans Le Monde diplomatique. Que le PCF s’empare avec passion de ces lieux où les citoyens se réapproprient les outils de production et donc les savoir-faire, fab labs mais aussi hackerspaces et makerspaces, me semblait une évidence. Et une opportunité pour donner un coup de fouet à un appareil qui ne brille pas par son image avant-gardiste. Le papier du Monde diplo commençait d’ailleurs par un appel du pied en forme de clin d’œil :

Se réapproprier les moyens de production : Karl Marx en rêvait, un chercheur du Massachusetts Institute of Technology (MIT) l’a fait.

Troisième révolution industrielle

Fête le vous-même !

Fête le vous-même !

Sur le modèle des Maker Faire, ces grands rassemblements dédiés au do it yourself, version moderne du bricolage de nos ...

Avec Yann, le courant est passé très vite. Je précise parce que, comme pas mal de gens, la seule chose qui m’étonne au PC, c’est sa survivance persistante. Alors qu’une élection interne foireuse vient de mettre en l’air la formation qui dirigeait naguère le pays. Ma dernière expérience avait été malheureuse : Owni souhaitait organiser à la Fête de l’Humanité le premier Open Bidouille Camp, un grand rassemblement populaire dédié au bricolage, et en particulier ses avatars modernes boostés au numérique. Nous avions essuyé un refus non motivé.

Informaticien de profession, collaborateur de Jacky Hénin à la commission du Parlement européen sur l’industrie, et permanent du PC, Yann est un peu désolé de la mésaventure, lui qui dépense une partie de son énergie sur ces thématiques. Pour préparer l’audition, il me fait un petit historique. Le message essentiel : pédagogie.

J’ai fait une première intervention là-dessus il y a un an en comité central, la réaction a été : c’est quoi ce truc ?

En guise de métaphore sur le ton à adopter, il m’évoque l’exemple de Galilée plaidant en italien plutôt qu’en latin pour toucher un maximum de gens. Faire le même travail d’explication qu’au moment de l’arrivée de l’Internet grand public.

Conférence sur les fab labs au PCF, un réseau wifi nommé Niemayer et Hello Kitty au PCF. (cc) Ophelia Noor

Lui-même débroussaille le terrain pour ses camarades, comme en témoigne l’épais dossier qu’il me tend. Il a entre autres glissé un paragraphe dans le texte qui servira de base à la discussion au prochain congrès du PC en février et qui est envoyé à tous les adhérents, soit environ 130 000 personnes :

Sous la crise du capitalisme émergent déjà les prémisses d’une troisième révolution industrielle avec l’impression 3D, les machines auto-réplicatives libres, l’open source hardware, les mouvements hackers et maker. Ainsi se créent et se développent des lieux de conception et de proximité en réseau, ouverts et gratuits, où l’on partage savoir et savoir-faire, où l’on crée plutôt qu’on ne consomme, où l’on expérimente et apprend collectivement, où le producteur n’est plus dépossédé de sa création, tels les fab labs qui sont les moteurs de ce mouvement.

Toutes ces avancées portent en elles des possibilités de mise en commun, de partage et de coopération inédite.

En bullshit langage théorique, il est temps au PC de “dépasser la vieille opposition entre les économistes portés sur la révolution informationnelle et ceux qui soutiennent la révolution scientifique et technique, s’enthousiasme Yann, c’est le cœur de la troisième révolution industrielle”.

Les Fab Labs, ou le néo-artisanat

Les Fab Labs, ou le néo-artisanat

Fabriquer soi-même ce dont on a besoin, réparer, au lieu de consommer des objets que l'on jette au moindre ...

Au MIT, ça se traduit par le “Center for bits and atoms“, structure créée en 2001 par Neil Gershenfeld pour accompagner le développement des fab labs, “une initiative interdisciplinaire explorant l’interface entre les sciences de l’informatique et les sciences physiques”.

Tâche d’autant plus ardue que le concept de troisième révolution industrielle ne fait pas consensus, y compris au sein du PC : “C’est très centré sur l’énergie, détaille Yann. Il y a aussi la question du capital en suspend. On ne peut pas vivre d’amour et d’eau fraîche, il faut une réponse au salariat.”

Gros blanc

Malgré toutes ces bonnes précautions, il y a eu hier comme qui dirait un choc des cultures, des logiques, des démarches. Parler à des militants dans une logique de parti, je sais pô faire, contrairement à la Fing par exemple. Faire la politique se limite dans mon esprit à écrire des articles sur des sujets qui me semblent porter en germe les fondements de la société de demain, en assumant un coté militant. Passer un peu à la pratique aussi, en organisant des Open Bidouille Camp.

Pour le reste, j’ai une fâcheuse tendance à botter en touche en permanence, de préférence en mode pirouettes faciles. Bref du trolling. Chacun son tour : j’avais moi-même essayé de convaincre Okhin, de Telecomix, qu’il avait une conscience politique, il m’avait répondu dans un éclat de rire : “on est une inconscience politique !”

Conférence sur les Fab Labs au siège du PCF à Paris, le 2 décembre 2012. Avec Sabine Blanc et Yves Dimicoli - cc Ophelia Noor

Après une présentation, le temps d’échange a donc parfois donné lieu à des dialogues de sourds, à l’image de la première longue question posée par Yves Dimicoli, économiste, membre de la commission économie-social-finance du PCF et impeccable moustache à la Frères Jacques. Il parle de “valeur d’usage”, de “maîtrise du processus”, pour finir par :

Comment fait-on pour court-circuiter le marché ?

Le CAC40 entre dans les “fab labs”

Le CAC40 entre dans les “fab labs”

Des grands groupes industriels s'intéressent aux "fab labs", ces mini-usines collaboratives, citoyennes, ouvertes à tous et ...

Et là, gros blanc, vieux souvenirs d’oraux foireux où j’ai mouliné dans ma tête les termes de mon interlocuteur pour constater avec désarroi que mes réponses en forme de Y ne rentrent pas dans sa question en forme de X. Et c’est d’autant moins le cas que :

1/ Je n’ai rien contre le marché et le capitalisme en général.

2/ Comme l’indique clairement leur charte, il n’est pas question avec les fab labs de s’en passer. Certes, Neil Gershenfeld veut “créer plutôt que consommer”, mais ça n’en fait pas pour autant un fils spirituel de Karl Marx.

3/ Il faudrait des heures pour élaborer une réponse complète.

Aussi judicieuses soient-elles, il y a beaucoup d’interventions dont je ne sais si ce sont des observations, des questions, des observations qui amènent réponses. Par exemple Claude Ginin, la soixantaine, petite veste de tweed :

Cela pose la question de la formation, il faut bien apprendre comment marchent les machines pour savoir ce qu’on peut en tirer. [...] Vous avez dit que les fab labs actuellement ne sont pas complètement coupés du marché. Mais du coup, qu’est-ce qui domine ?

Et de relever au passage que le marché n’a pas toujours existé. Il y a aussi cette remarque de Santiago Serrano, adjoint délégué au développement économique et commercial, à l’emploi et aux nouvelles technologies au Blanc-Mesnil, que ne démentiront pas les levées de fonds de Co-voiturage.fr ou MakerBot par exemple :

Il y a le danger du développement d’un marché de la valeur d’usage.

Sabine Blanc sous le feu des questions d'Yves Dimicoli, économiste et membre de la commission économie-social-finance du PCF (cc) Ophelia Noor

Yves Dimicoli relance :

Nous sommes à la recherche d’une nouvelle systémique. Comment on aide à développer ce potentiel ?

Je leur répète que c’est à eux de s’emparer de ces lieux pour leur faire suivre la pente qui leur parait la plus juste. Un peu lassée :

Il y a une valeur importante chez les hackers, ça s’appelle la do-ocracy, le pouvoir à ceux qui font. Organisez des visites, expérimentez, soutenez ceux qui, comme Yann, portent des projets

Parmi les soutiens de Yann, il y a Elvire. Elle souhaite mobiliser les jeunes autour du futur fab lab via la robotique. Le motto de la troisième révolution industrielle l’accroche. Avant l’audition, elle m’a expliqué avant avec franchise :

Ne pas être en retard pour une fois.

Conférence sur les fab labs au siège du PCF à Paris le 2 décembre 2012 (cc) Ophelia Noor

Devant ses camarades, elle précise sa démarche :

Je vois les fab labs comme une plate-forme de réflexion pour réinterroger une population en lui mettant une expérience à disposition : comment se l’approprient-ils ? Créent-ils du lien social ? La détournent-ils ? C’est une mise en abyme. Comment une population peut percevoir une mairie dirigée par un maire communiste ? Ils ne font plus la différence depuis le temps.

Mais au fait que font l’UMP, le PS, les Verts ?

Et si je trolle parfois, si nous ne parlons pas la même langue toujours, c’est avec plaisir que la conversation se poursuivra autour d’une bière. Le sujet les a passionnés visiblement, les enjeux ont été compris, bref le message est passé. Je ne sais pas si l’UMP, le PS ou les écolos ont organisé de semblables débats. Et Michel Laurent, qui s’occupe du LEM, pointe avec justesse les limites de ma démarche du “juste fais-le” et des petits pas : à un moment donné, il faut passer à la vitesse supérieure.

Vous me faites penser à la chanson de Coluche : “je ne promets pas le grand soir, juste à manger et à boire.” C’est bien mais aujourd’hui, ils servent 8 fois plus de repas. Nous, on veut le grand soir.

Et force est de reconnaitre que sur ce terrain, ça se passe plutôt en Chine ou en Russie qu’en France, avec des fonds conséquents investis par l’État. En attendant que mille fab labs fleurissent dans les villes PC, je leur suggère d’en faire un mobile à la prochaine Fête de l’Huma. Au sein d’un Open Bidouille Camp ? Yann se marre :

Il y aura une recommandation du conseil national, même si ça suffit pas forcément !


Photos par Ophelia Noor /-) Toutes les photos sont visibles ici.

]]>
http://owni.fr/2012/12/04/les-fab-labs-en-route-vers-le-grand-soir/feed/ 65
Vol noir de corbeaux sur l’Open Data français http://owni.fr/2012/11/02/vol-noir-de-corbeaux-sur-lopen-data-francais/ http://owni.fr/2012/11/02/vol-noir-de-corbeaux-sur-lopen-data-francais/#comments Fri, 02 Nov 2012 14:29:02 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=124902 Owni aux deux articles très relayés qui laissent augurer d'un avenir assombri pour l'ouverture des données en France. Pour elle, il s'agit d'un bad buzz non étayé. Tribune en mode décorticage des faits. ]]>

La France entr’ouverte

La France entr’ouverte

L'État a lancé son site data.gouv.fr. La France, enthousiaste, ouvre donc ses données publiques comme les États-Unis. ...

Ce mercredi, Le Journal du Net a publié un article intitulé “Etalab dissout, vers la fin de l’open data à la française ?”, à propos du regroupement d’Etalab, la mission gouvernementale chargée depuis 2011 de l’Open Data, avec la direction interministérielle pour la modernisation de l’action publique (DIMAP) et la direction interministérielle des systèmes d’information et de communication (DISIC).

Pour nos confrères, cette évolution “pourrait entrainer un changement de philosophie de la part de l’Etat en matière d’ouverture des données publiques”, en mal. L’article en évoquait un autre à l’appui, des Echos, “Open data : l’Etat pourrait renoncer à la gratuité des données publiques”.

Deux articles assez pessimistes, qui apparaissent peu factuels à Regards citoyens, association pionnière de l’Open Data en France, d’autant plus qu’ils ont été très relayés, en particulier sur Twitter, et qu’il a déclenché une réaction de l’UMP, qui y a vu une occasion de taper sur la majorité. Pour dénoncer le retour en arrière du gouvernement.

Au contraire, Regards citoyens y voient un effet de communication sans fondements :

Nous n’hésitons jamais à Regards citoyens à réagir quand des choses nous semblent alarmantes, par exemple sur les redevances que font payer certaines administrations ou les formats propriétaires d’Etalab, mais là nous avons plus le sentiment d’assister à la déferlante d’un buzz basé sur aucun fait réellement inquiétant.

#OpenData <3 #FactChecking :)

Un point de vue partagé par LiberTIC, autre historique :

Point par point, Regards citoyens (RC) revient sur ce qu’il estime être des imprécisions et des spéculations, en s’appuyant en particulier sur le texte du décret (les gras sont de RC). Ainsi, le verbe dissoudre leur semble incorrect : “Le gouvernement a décidé de dissoudre Etalab dans la Direction interministérielle pour la modernisation de l’action publique [...]

L’Open Data payant s’ouvre à la gratuité des débats

L’Open Data payant s’ouvre à la gratuité des débats

Monétiser les données publiques : le débat a ressurgi après l'annonce la semaine d'une réflexion menée dans ce sens. Un ...

“Le secrétariat général pour la modernisation de l’action publique regroupera l’ancienne direction générale de la modernisation de l’Etat  (devenue direction interministérielle pour la modernisation de l’action  publique) et la direction interministérielle des systèmes d’information  et de communication (DISIC). Il prendra également en charge la coordination  interministérielle de la réforme des services déconcentrés de l’Etat,  ainsi que la mission chargée de faciliter la mise à disposition des  données publiques (mission dite Etalab). L’ensemble, placé sous  l’autorité du Premier ministre, constitue un outil cohérent pour une  nouvelle approche de la réforme administrative.”

“Il s’agit donc plus d’une refonte et modernisation de la DGME (anciennement juste à Bercy) dans l’esprit, interministériel, d’Etalab et de la DISIC que l’inverse”, commente RC. D’autant que le nouveau directeur est Jérôme Filippini, ancien de la DGME mais seulement depuis trois semaines, probablement en prévision de cette réorganisation, et surtout ancien de la DISIC.

Autre point mis en avant par le Journal du Net, qui avançait : “Mais alors que  la mission d’Etalab était de “rassembler” et de “mettre librement” les  données publiques à disposition d’une communauté de réutilisateurs,  l’ex-DGME se contentera désormais de “faciliter la mise à disposition  des données publiques”, stipule le décret paru au Journal Officiel.”

Une lecture un peu rapide du décret, poursuit RC, puisque les missions restent inchangées :

“Article 2.III ― Il coordonne l’action des services de l’Etat et de ses  établissements publics pour faciliter la réutilisation la plus large possible de leurs informations publiques. Il administre le portail  unique interministériel destiné à rassembler et à mettre à disposition librement l’ensemble des informations publiques de l’Etat, de ses établissements publics et, si elles le souhaitent, des collectivités  territoriales et des personnes de droit public ou de droit privé chargées d’une mission de service public. Il coordonne les travaux interministériels relatifs à l’amélioration du fonctionnement des services déconcentrés de l’Etat.”

Open Data, un premier bilan français

Open Data, un premier bilan français

Six mois après le lancement du portail gouvernemental de libération des données publiques Etalab, de nombreuses ...

Rajoutons que Jérôme Filippini a plutôt un profil data-compatible. Lors de son discours d’ouverture de l’Open World Forum, le mois dernier, le même Journal du Net rapportait “Evoquant le projet data.gouv sur l’ouverture des données publiques comme première étape de la démarche, il enfonce le clou : “Le premier ministre a pris l’initiative de lancer la semaine dernière un nouveau cycle de réformes de modernisation de l’action publique”, enchaîne-t-il. Or, l’une des colonnes vertébrales de ce nouveau projet est bien la participation des usagers et des agents à la construction du service public. “C’est évidemment là un premier lien qui va se dessiner entre l’Open Source et l’Open Gouvernance”

Feuille de route inchangée

Sur le passage au payant de certaines données, RC pointe un communiqué de presse du gouvernement relayé cette semaine par Etalab, annonçant l’inverse :

La feuille de route d’Etalab sera précisée dans les semaines qui viennent. Il s’agira de poursuivre la mise à disposition gratuite des données publiques.

Sur l’article des Echos, RC relève que “les informations sont au conditionnel et n’ont d’autres sources que la phrase d’Olivier Schrameck, peut-être même sortie de son contexte, Schrameck disait par ailleurs le contraire lors d’un colloque OpenData le lendemain” :

“Au final ce décret ne fait que confirmer l’engagement opendata, conclut Regards citoyens, en le réorganisant, mais c’est la seule information nouvelle depuis la charte de déontologie [pdf] au premier conseil des ministres du gouvernement qui annonçait déjà un engagement fort pour l’opendata.”

On devrait en savoir davantage en décembre, avec la tenue du premier comité interministériel pour la modernisation de l’action publique. Il adoptera alors “une feuille de route sur l’administration numérique, l’e-citoyenneté et la mise à disposition de données publiques.”


Photo par John Curley [CC-byncsa]

À lire aussi cet article de LiberTIC : Couvrez ces données que l’on ne saurait voir

]]>
http://owni.fr/2012/11/02/vol-noir-de-corbeaux-sur-lopen-data-francais/feed/ 4
Chronique d’un leak annoncé http://owni.fr/2012/09/25/facebook-bug-leak-annonce/ http://owni.fr/2012/09/25/facebook-bug-leak-annonce/#comments Tue, 25 Sep 2012 16:09:59 +0000 Nicolas Patte http://owni.fr/?p=120908

The Labyrinth of memory - photo by-nc Mister Kha

“FacebookLeak”, “bug Facebook”, peu importe son nom. La frise chronologique est bouleversée. Facebook n’a jamais eu — semble-t-il — que des détracteurs, mais Facebook a quasiment autant — voire bien davantage — d’utilisateurs. Le caractère intrinsèque de la folie suscitée hier par une information non vérifiée et profondément préemptée est fondamentalement lié à l’anticipation de l’événément par l’imaginaire collectif.

Dans une des plus brillantes pièces du théâtre anglais contemporain, Betrayal, Harold Pinter décrit la relation psychologique entre trois personnages classiques : le mari, la femme, l’amant. Le chef d’oeuvre commence par la fin de l’histoire — elle lui avoue que son époux est au courant de leur relation depuis deux ans — et termine par son origine : l’immoral et répréhensible baiser. Le génie de Pinter est de susciter la tension créée par cette trahison à rebours qui met l’amant dans la situation désepérée du mari en provoquant son hystérie sourde — et un sentiment particulièrement équivoque de bien-être chez le lecteur.

Poke

Ce qui vient de se passer avec la tragédie drôlatique du vrai-faux dysfonctionnement non avéré de Facebook n’est pas une histoire comme les autres. Le processus narratif n’est pas linéaire comme l’appréhension publique et populaire d’un accident industriel ou d’une catastrophe naturelle. Les événements semblent pourtant s’enchaîner dans le même tempo : il se passe quelque chose, la foule s’en empare, l’hystérie prend le dessus, la raison intervient, le questionnement surgit ; il s’est passé quelque chose.

Sauf que la manière dont l’information a rebondi hier ne ressemble en rien à cette manière dosée de furie et de consternation qui jalonne les accidents industriels et les catastrophes naturelles. La palette des sentiments de cette soudaine synesthésie facebookienne a débordé ad absurdum jusqu’au perron des ministères, dont on imagine les plus jeunes membres, le doigt moite, vérifier leur propre timeline tandis qu’ils méditaient sur le genre de communiqué qu’ils pourraient fournir (jusqu’au bout de la nuit) à une presse déjà ras-la-gueule et suffisament étourdie sur le sujet.

Dans un entretien avec Bernard Pivot en 1976, l’ancien publicitaire et romancier René-Victor Pilhes prévoyait :

Le retour à la bestialité est possible dans une société comme la nôtre. En raison de la désorganisation des mentalités, des crises d’hystéries généralisées, tout cela aggravé par les crises économiques.

Parmi les plus vitupérants, les plus exaltés des journalistes sur ce sujet (devenu) excessivement mainstream, d’aucuns ont claqué la langue avec la délectation de ceux qui pourchassent sans répit les conspirationnistes du 11-septembre. Si la comparaison peut paraître excessive, elle ne l’est pas : lorsque Facebook a balancé son laïus illico — repris la bouche en coeur par les purs players de la Vallée — démentant le moindre problème sur Ses éminents serveurs, la corporation s’est scindée au même pas. La famille des “mouais j’ai pourtant moi-même constaté le problème” et celle des “ah on vous l’avait bien dit et d’ailleurs avez-vous des preuves de ce que vous avancez” ont planté le campement. Et s’observent en chiens de faïence depuis.

Hate

Cette exacerbation minitieuse des petites rancoeurs connectées ressemble à s’y méprendre à la continuation d’un vieux flaming démarré la veille sur un mur Facebook. Ou une conversation privée. Bref, on se sait plus. Mais c’est public, et c’est en famille.

Tout le monde sait que Facebook est une passoire en nacre, un anus chaste ouvert sur le monde. Que ses paramètres de confidentialité comportent 1 000 mots de plus que la Constitution française. Que des arnaques pour des iPhone 5 à 69 euros y pullulent. Que les données personnelles qu’on y “efface” restent stockées au fond du Nouveau-Mexique ou ailleurs.

Que toutes les filles ne comprennent pas le truc pour mettre les photos en maillot de bain accessibles uniquement aux très bons amis. On sait que ça va exploser et qu’on va tous le quitter un jour. Que l’histoire va s’arrêter. Que le grand secret de la réussite d’un post-ado génial un peu connard devenu milliardaire sera forcément dévoilé aux yeux rouverts de l’humanité tétanisée par son affection pour une plate-forme qui lui permet d’avoir une vie sociale avec des gens qui n’existent plus vraiment.

Hier la boîte de Pandore a failli s’ouvrir sur une histoire qu’on connaît déjà tous. Nous avons failli être cet amant qui apprend par sa maîtresse que son mari est au courant depuis bien longtemps. Nous avons flirté avec l’hystérie, et avec un infini bien-être. Même joueur, rejoue encore.


Photo CC The Labyrinth of memory [by-nc] Mister Kha

]]>
http://owni.fr/2012/09/25/facebook-bug-leak-annonce/feed/ 12
Fête le vous-même ! http://owni.fr/2012/09/20/fete-le-vous-meme/ http://owni.fr/2012/09/20/fete-le-vous-meme/#comments Thu, 20 Sep 2012 13:55:21 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=119977 Owni organise ce samedi le premier Open Bidouille Camp, en partenariat avec la Cantine et Small Bang. Au menu, des ateliers pour mettre la main à la pâte et une conférence sur les enjeux politique, économique et sociaux de la fabrication personnelle. ]]>

C’est chouette les Maker Faire, pourquoi il n’y en a pas en France ?

Si ça nous botte, just do it !

Oui, mais à la française !

Voici en résumé la substantifique moelle des échanges qui nous ont conduit d’une discussion autour d’une bière avec des passionnés de bidouille/hacking/making/Do it yourself (DIY), à un événement bien réel : le premier Open Bidouille Camp, qui accueille le public ce samedi de 11 heures à 18 heures à Mains d’Œuvres à Saint-Ouen (93).

Co-organisé par Silicon Xperience/La Cantine et Smallbang, il proposera au grand public de se (re)lancer dans les joies du bricolage créatif,  à travers une série d’ateliers. Et le tout est gratuit, avec le soutien de nos sponsors Etsy, la Fonderie, Kiss Kiss Bank Bank, des donateurs de notre collecte sur la plate-forme de crowdfunding, qui a permis à Digitalarti de rejoindre les sponsors, sans oublier nos partenaires médias DailyMotion, le Mouv’ et l’Atelier des médias.

L’objectif et l’enjeu était clair, dès le début : faire un événement grand public, à l’image des Maker Faire, ces grands rassemblements à succès dédiés à la bidouille, nés aux États-Unis en 2006 et qui ont depuis essaimé. Dans ce sens, l’Open Bidouille Camp (OBC) espère apporter un élément de réponse aux questions que nous avions soulevées dans un article : “Le DIY se boboïse”. Nous y faisions le constat que les possibles ouverts par le numérique, tant sur les moyens à disposition que sur les capacités d’entraide et de partage propres à Internet, n’atteignent pas forcément les publics qui en ont le plus besoin. Qui dans les quartiers populaires sait ce qu’est un fab lab ? Pratique Arduino ? Partage ses plans d’impression 3D sur Thingiverse ?

“Oh je fais une étagère DIY”

L’utilisation du terme DIY est emblématique : ceux qui bidouillent, réparent, récupèrent, créent par nécessité ne disent pas “oh je fais une étagère DIY”. Ils font tout court, ils bricolent éventuellement, sans avoir un regard réflexif sur leurs pratiques.

Nous avons dans un premier temps pensé squatter la Fête de l’Humanité, en escomptant capter un peu de l’immense foule qu’elle draine. Et puis le clin d’œil à Marx nous amusait : les fab labs et autres hackerspaces ne permettent-ils pas de se réapproprier les outils de production ? Faute d’accord  – non motivé – des organisateurs, nous avons dû trouver un nouveau lieu qui respectât l’état d’esprit initial. Fuyant Paris et ses bobos (à l’exception de l’équipe organisatrice, qui ne peut échapper à elle-même), nous avons investi Mains d’Œuvres, un lieu bien connu des habitués de l’éducation populaire.

Le meilleur moyen d’inciter les gens à pratiquer, c’est de leur proposer de se lancer à travers des ateliers. En tout, une vingtaine d’associations ou collectifs ont accepté de poser leurs outils et logiciels, issus du monde du hacking, des fab labs, de la récupération, de l’informatique et même de la cuisine. Et, oui vous mettrez la main à la pâte aussi au sens propre du terme. Voici un échantillon des stands, et pour un descriptif plus complet et exhaustif, visitez le Tumblr de l’événement qui se remplit progressivement :

- la programmation, c’est compliqué ? Découvrez-là à travers des robots dansants LEGO Mindstorm, même les enfants peuvent s’y mettre.

- contre l’obsolescence programmée, cultivez l’art de la récup’ avec la Débrouille compagnie.

- la voiture, c’est pô pratique et ça pollue, le Velib, c’est fatigant à Ménilmontant, alors vive le vélo électrique. Antoine Sachs, de la chronique sans carbone, est un adepte du biclou à batterie. Peut-être repartirez-vous avec le vôtre ?

Papa hacke le capitalisme

Parce que cette bidouille en mutation est un extraordinaire terrain de réflexion politique, économique et sociale, nous avons glissé entre deux ateliers un temps pour débattre de ces enjeux. Un terrain potentiellement révolutionnaire, à l’image de la position d’Adrian Bowyer, le créateur de la RepRap, une imprimante 3D grand public autoréplicante (elle peut fabriquer ses propres pièces) :

Je peux imaginer un collectif de dix familles qui vont ensemble dans un village utiliser leur imprimante 3D domestique durant une semaine pour imprimer les dessins de la voiture d’une des familles, téléchargés d’un site open-source. D’un coup, il n’y a plus d’industrie de la voiture. »

Moins extrêmes, certains s’insèrent davantage dans l’économie “classique”, en la mâtinant plus ou moins des valeurs de partage et d’ouverture. Quand ce n’est pas les entreprises traditionnelles qui viennent à ce nouvel écosystème.

Trois invités seront présents pour remettre ces enjeux en perspective et répondre aux questions du public. Fondatrice du blog Ecoloinfo, Anne-Sophie Novel vient de publier Vive la co-révolution, avec Stéphane Riot. Enseignant-chercheur à la Sorbonne, Mathieu O’Neil est rédacteur en chef du Journal of Peer Production, une revue en ligne traitant des nouveaux modes de production collaboratifs. Spécialiste du hacking, le chercheur suédois Johan Soderberg a publié entre autres une thèse, “Du Free software à l’open hardware : théorie critique sur les frontières du hacking”, et “Hacker le capitalisme – Le mouvement de l’open source et du logiciel libre”.

Et comme toute cette effervescence manuelle et intellectuelle demande de l’énergie, nous avons prévu quelques caisses de Club-Mate, la boisson énergisante favorite des hackers, et des gâteaux faits maison bien sûr !

Soutenez l’Open Bidouille Camp en participant à notre collecte Kiss Kiss Bank Bank !


Illustrations [CC-by-nc-sa] de Loguy Batonboys /-) S.A.V par Cédric Audinot et photos par Ophelia Noor ~~~~=:)
Un évènement organisé par Owni (Sabine Blanc, Andréa Fradin, Ophelia Noor), Silicon Xperience-La Cantine (Hélène Girard, Nirina Thibault), Smallbang (Eva Moari, Pierre Cattan).

]]>
http://owni.fr/2012/09/20/fete-le-vous-meme/feed/ 0
Tous auteurs, tous citoyens, tous politiques http://owni.fr/2012/04/21/tous-auteurs-tous-citoyens-tous-politiques/ http://owni.fr/2012/04/21/tous-auteurs-tous-citoyens-tous-politiques/#comments Sat, 21 Apr 2012 16:15:45 +0000 Jérémie Nestel (Libre Accès) http://owni.fr/?p=106862

Les questions de rémunération sont bien moins cruciales que la crise du lien social qui s’annonce et qui commence à séparer l’auteur de l’humanité. Albert Jacquard rappelait :

Les ressources ne peuvent être que  mondiales.

Si l’art est une ressource mondiale, elle ne peut être  considérée  comme une propriété privée.  Si la durée du droit d’auteur a toujours   été limitée, c’est bien que le privilège accordé “aux créateurs” a  toujours été considéré comme un prêt et non comme un dû.

Dans un contexte où les dépenses de logement contraignent les  ménages à des privations quotidiennes sur des postes   essentiels tels que l’alimentation ou la santé, est-il juste  d’appeler les Français à “compenser plus” pour maintenir une économie   culturelle qui leur devient étrangère faute de ressources  suffisantes ? En témoigne la Carte Musique Jeune évaluée à 25 millions d’euros  quand, dans le même temps, des études pointent  la précarité grandissante du monde étudiant.

Les salaires ont augmenté moins vite que certains produit de consommation. Pourrait-on alors induire que la baisse d’achat des produits culturels ne provient pas du piratage mais tout simplement d’une baisse du budget des ménages ?

Payer les erreurs de stratégie de l’industrie culturelle

Il a été démontré que la crise de l’industrie  culturelle dans le secteur de la musique était bien plus liée à son  incapacité à avoir su proposer des produits à valeur ajoutée anticipant la fin du disque  au profit des supports mobiles. Est-ce aux Français de payer les erreurs  de positionnement de ce secteur, alors que le budget des ménages est fragilisé ?

Devons nous rappeler que l’industrie du disque a démantelé tout un une filière de petits disquaires dans les années 80 et monopolise depuis tous les échanges et les médias étouffant toute dynamique par les labels indépendants ; elle a accumulé des richesses et s’est ainsi permise de très hauts niveaux d’investissements dont la culture n’a jamais eu besoin ; ce modèle économique basé sur la rareté est et a été profondément discriminatoire ; il n’a jamais su répondre à la problématique des artistes car cela n’est pas son but ; elle essouffle la culture; travestit les problématiques, dupe les artistes et nos gouvernants.

Belle alternative offerte par les politiques : taxer encore les Français ou les réprimer. Pour soutenir qui ? Pour soutenir quelle production ? Quels auteurs ?

Du point de vue de l’intérêt général, si pertes de l’industrie  culturelle il y a, n’ont-elles pas été  largement compensées par les apports de projet comme Wikipédia ?

Encore faudrait-il reconnaître que toute production artistique est issue d’une aventure collective, il n’y a pas d’art sans altérité.

L’effort des ménages pour soutenir la création est déjà  conséquent : à la part payée via l’impôt sur le revenu,  s’ajoute la taxe sur la copie privée à l’assiette en constante augmentation  (également payée par les personnes au RSA), la redevance sur la   télévision (3 122,8 millions d’euros en 2010)…  Ces efforts fiscaux et parafiscaux sont  à sens unique. Les films produits à l’aide des fonds liés à la redevance sur  la télévision, par les régions via les impôts locaux et sur des  produits financiers défiscalisés, ne sont jamais diffusés sous une licence libre à défaut de pouvoir être élevés dans le domaine  public. Des films produits à 90%  ou 100% par des fonds publics ou parapublics restent la propriété  privée de producteurs.

“Le partage non-marchand n’est pas une anomalie”

“Non, vraiment, le partage non-marchand n’est pas une anomalie”, soulignait dernièrement Philippe Aigrain à Aurélie Filippetti et Fleur Pellerin, respectivement chargée de la culture et du numérique dans l’équipe de François Hollande, affirmant :

Les deux responsables socialistes semblent partager une conviction qui devient une sorte de maladie sénile de la social-démocratie en crise, selon laquelle les activités de ventes de biens numériques (et des services équivalents) seraient la mesure ultime de l’intérêt général en matière culturelle.

L’expression : “partage non marchand” inféode indirectement les conditions de partage “aux marchés”…  À la différence de la “licence art libre” qui se propose d’être un art de l’usage dans une économie de l’échange.

Il est intéressant de rappeler qu’en 1936, au début du Front Populaire, dans un contexte de crise sociale, les réponses en terme de politique artistique étaient différentes, voire aux antipodes… Jean Zay (ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts ), tout en démocratisant l’accès au livre, proposa que  la durée des droits après la mort de l’auteur soit limitée à 10 ans.

D’autres politiques des “beaux-arts” doivent émerger, encourageant les nouvelles pratiques issues du mouvement  du copyleft.

L’avènement de l’imprimerie a permis à chacun de “pouvoir lire”,   Internet a permis à chacun de “pouvoir écrire”.  On aurait pu   penser que ce phénomène serait soutenu, amplifié par les hommes  politiques se référant à l’éducation populaire ou aux siècles des  Lumières. Il n’en a rien été.  L’auto-édition est déniée.

Nous n’avons certainement pas tous la vocation d’être des auteurs, mais n’oublions pas que l’école nous a ouvert la voie pour le devenir.

Une société qui admet que tout citoyen est un auteur n’a pas pour vocation de promouvoir la culture pour tous mais l’Art par tous. De fait , le libre accès à l’art n’est pas une anomalie c’est une condition première pour soutenir une société de l’échange.

Les choix du public

La numérisation des écrits, des photographies,  des films,  permet à  tout un chacun d’éditer son travail artistique sur Internet. Il n’y  a pas de limite à l’auto-édition, pas de filtres, pas d’éditeurs,  pas de programmateurs, pas de commissaires d’exposition.  Des œuvres  d’art peuvent êtres diffusées, copiées, transformées, vues par des  millions de personnes. Sur Internet le public est libre de faire ses  propres choix esthétiques, les interactions, la médiation, entre une œuvre et son public, n’est pas prise en charge par des institutions publiques ou privées.

L’Art par tous à l’opposé de la culture pour tous fragilise les modèles visant à instaurer des produits culturels standardisés. Il n’y a plus de consommateurs de culture, il y a des amateurs d’art.

Dans un contexte de crise social généralisée, où un musée en Europe brûle  des œuvres d’art pour protester contre des coupes budgétaires, il est intéressant de mettre en parallèle l’arrêt de financement des écoles de musique par les DRAC avec les 70 millions versés par l’État à la Hadopi.

Et si l’on peut affirmer que  les écoles de musique contribuent à faire émerger les auteurs de demain, peut-on en dire autant de la Hadopi ?

Le projet de partage de l’art pour tout être humain est un enjeu de société qui  ne peut être laissé aux mains des industries culturelles et des politiques.

Clivage imposé entre le numérique et la culture

La plupart des partis politiques ont séparé  les enjeux du numérique et les enjeux de la culture, au sein de commissions   distinctes. Cela a pour effet de cliver “les électeurs” en fonction  des différents groupes de pression…  Tel référent “numérique” pour l’Association de la Promotion et la  Recherche en Informatique Libre, tel autre “culture” pour les  sociétés d’auteurs.  À ce jeu, la démocratie devient un jeu de pouvoir d’influence.

Cette fragmentation des espaces de pensée entre le numérique, la  culture et le juridique en vient à empêcher toute position sur des  choix de société où l’intérêt général prime sur les intérêts particuliers.

Quoi d’étonnant, dans ces conditions, d’entendre Corine Ruffet, présidente de la commission culture de la Région Ile-de-France EELV, lors de la table ronde “La musique s’invite dans la  campagne”,  défendre devant des  lobbies pro-Hadopi “l’utilité  d’une police mondiale contre le piratage” alors que le même EELV via Fred Neau, référent libertés numériques proposait “la légalisation du  partage sur Internet” après la rencontre d’Eva Joly et Richard Stallman ? Étant entendu que la légalisation du  partage entraîne la fin de toute activité “de piratage”.

À cette table ronde,  le PS via Christophe Girard, affirmera  que François Hollande n’abolirait Hadopi que si son volet répressif était maintenu, et si l’on éduquait les jeunes  générations aux “dangers” du piratage. Quant au Parti de Gauche, il proposa la mise en place d’une plateforme d’État de diffusion des artistes. Le PG en est encore à penser Internet à l’heure du Minitel.

Les lobbies des industries culturelles ont réussi a gagner la bataille idéologique vis-à-vis des politiques. Ils ont réussi à dénaturer les valeurs de partage de la connaissance qui sont la matrice de la République française depuis les Lumières.

La bataille du partage de l’art ne se mènera donc pas dans les urnes, les lobbies des industries culturelles ayant réussi dans tous les partis à faire admettre leur signifié : “le partage non-marchand” devrait être réprimé ou compensé.

Tant que les enjeux de l’art et de la culture seront traités, au sein des partis politiques, dans une négation du public, les processus de transformation sociale se feront hors des partis politiques.

Tous auteurs, tous citoyens, tous politiques.

Image CC Flickr AttributionNoncommercialNo Derivative Works Flavia_FF et AttributionNoncommercial Thomas Hawk

]]>
http://owni.fr/2012/04/21/tous-auteurs-tous-citoyens-tous-politiques/feed/ 25
Le “Do it yourself” se boboïse http://owni.fr/2012/03/22/le-diy-se-boboise/ http://owni.fr/2012/03/22/le-diy-se-boboise/#comments Thu, 22 Mar 2012 14:19:49 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=102850

Le dentier à roulettes, par Jérémie Legroux ©

Mardi soir avait lieu à Paris le Carrefour des possibles Île-de-France, une initiative de la FING (Fondation Internet Nouvelle Génération). Le concept : des porteurs de projet numérique innovants (bien sûr) présentent leur projet à un public susceptible de les accompagner. Cette année, le DIY (Do It Yourself, fais-le toi-même) était le fil conducteur. Très vite, l’événement m’a fait penser à une nouvelle de J. G. Ballard, le célèbre auteur de science-fiction britannique, L’Ultime cité. Le point de départ, des communautés post-industrielles, Graal d’une technologie enfin au service de l’homme :

Ces groupes de colons – médecins, chimistes, agronomes, ingénieurs -, réduits en nombre mais déterminés, étaient partis s’installer dans les zones rurales reculées, décidés à créer la première société agraire scientifiquement évoluée. En une génération, ils avaient réussi, comme d’innombrables communautés du même type établies autour des grandes cités, à construire leur paradis pastoral, mariage forcé d’Arcadie et d’une technologie perfectionnée.

Ceux qui connaissent un peu Ballard se doutent que l’écrivain n’adhère pas vraiment à cet idéal. Ces colons high tech sont décrits comme des gens profondément lisses, pour ne pas dire ennuyeux :

“Avait-il vraiment passé toute sa vie avec ces gens tranquilles, civilisés et anémiques ?” se demande le héros.

Car l’ultime cité, ce n’est pas une de ces communautés, mais une ancienne mégapole littéralement remise en service à grands coups d’engins motorisés, de consommation effréné et… de délinquance.

Quel point commun avec notre Carrefour des possibles ? Et bien un même sentiment général de personnes certes motivées par des intentions louables mais lisses et au fond élitiste (je ne m’exclus pas du lot !). Les présentations s’enchainaient, propres, drôles, faites par des (jeunes) gens bien habillés. Le Carrefour des possibles mais des possibles pour qui ? Ce cocon était à l’image du 104 qui l’accueillait, ce centre culturel cultivé artificiellement au milieu d’un quartier populaire par la volonté de la Mairie de Paris. La greffe n’a pas pris, comme on dit.

La soucoupe, par Jérémie Legroux ©

Le long de la rue d’Aubervilliers qui mène à l’établissement, il y avait des gens moins propres sur eux, moins bobos, ça sentait bon le poulet grillé et les conversations de bistro, à la faveur du printemps naissant. Je repensais à ces images de rue pendant les présentations. Qu’est-ce qu’ils en ont à faire les habitants du XIXème arrondissement du DIY, du DIWO (Do It With Others), du lien social à tout va, de pollinisation, d’écoconcept, d’up-cycling, de cuisine mobile pour la street food, d’oldies caravanes réemployées, de metadesign, de pensée hybride, d’urbanisme collaboratif, etc (tous ces termes sont strictement extraits des présentations).

La prochaine révolution ? Faites-la vous même !

La prochaine révolution ? Faites-la vous même !

Les hackers ne s'intéressent pas qu'aux logiciels, mais font aussi dans le "Do It Yourself". Et quand ils s'en prennent aux ...

En sortant, j’avais envie de faire un générateur de bullshit numérique bien-pensant. Voilà deux ans, mon collègue Jean-Marc Manach a écrit un article intitulé La prochaine révolution ? Faites-là vous-même !

Pour l’instant, cette révolution se fait dans un entre-soi. Et le temps qu’elle gagne vraiment l’ensemble des couches de la population, j’ai le sentiment qu’il faudra attendre très longtemps. Une révolution qui met des années, ce n’est plus une révolution.

Certes cette impression d’entre-soi ne doit pas faire oublier l’intérêt général des projets. Chacun plus ou moins imprégné d’une patte entrepreneuriale, design, art, bidouille pure…

Ainsi la machine du voisin est un réseau social pour mettre en relation des gens qui possèdent une machine à laver et ceux qui sont abonnés à la laverie ou à la machine de maman. Simple et futé comme tout.

Fair trade electronics est une start-up qui propose de fabriquer des composants électroniques respectueux de l’environnement, à commencer par la LED (vidéo ci-dessous). Wiitha entend “donner une nouvelle vie aux objets en passant du déchet au design” (notre fameux “upcycling). Ça peut donner des objets vraiment chouettes, comme un fauteuil club en bouchons de liège.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La Paillasse, dont nous vous avions déjà parlé, est un bio-hacklab, c’est-à-dire un lieu où tout un chacun peut manipuler le vivant. Cela permet par exemple de savoir si vos aliments contiennent des OGM. Bref un contre-pouvoir potentiel à une tripotée de lobby. On a pu aussi voir le fab lab de l’université de Cergy-Pontoise, Fac Lab, dont OWNI vous a déjà largement parlé. Ouvert au public, il offrira bientôt des cursus intégrant la fabrication numérique dans leurs programmes.

Sculpteo, entreprise pionnière de l’impression de fichiers 3D, lance une application iPad pour imprimer en céramique. C’est pro, c’est propre.

Unlimitedcity.org a développé une application qui permet à tout citoyen de proposer sa vision de l’urbanisme d’un lieu (vidéo ci-dessous). Rio de Janeiro s’est emparé du concept pour l’aider dans sa reconstruction de sa plus grande favela. Les architectes de YA + K jouent les trublions des villes à travers ce qu’on pourrait appeler de l’activisme urbain. Le collectif He He a expliqué son Metronome, un véhicule de type chariot marchant à l’énergie solaire pour les voies ferrées franciliennes abandonnées.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le projet le plus séduisant vient d’“un bidouilleur, un vrai” (sic le présentateur). Enfin, projets au pluriel. En guise de présentation, Jérémie Legroux, c’est son nom, a montré certaines de ces réalisations, un échantillon de son incroyable cabinet de curiosités qui sert entre autres pour des spectacles. Accessoiriste à l’Opéra comique, il s’est inscrit au Carrefour des possibles poussé par des amis :

Je n’y aurais pas songé autrement ! C’est vrai que je me suis senti un peu décalé, dans la mesure où je n’avais pas vraiment de projet à présenter, mon intérêt était surtout de rencontrer des gens dans le milieu des bricoleurs”geek”, et ça a été l’occasion pour moi de regarder un peu en arrière sur mon travail.

Ce que Jérémie Legroux ne sait pas, c’est qu’il est bien un bricoleur geek, un hacker au sens premier du terme : un passionné de la bidouille. Ces objets n’ont pas de prétention à être utiles. Sauf à considérer que concrétiser sa fantaisie débridée, servie par une capacité assez incroyable à hacker les rebuts d’objet, est un but fondamental, salvateur, autant que monter une start-up-numérique-qui-fait-du-lien-social.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

]]>
http://owni.fr/2012/03/22/le-diy-se-boboise/feed/ 26
Révéler les mémoires d’Algérie http://owni.fr/2012/03/19/memoires-algerie-guerre-evian/ http://owni.fr/2012/03/19/memoires-algerie-guerre-evian/#comments Mon, 19 Mar 2012 16:02:45 +0000 Guillaume Dasquié http://owni.fr/?p=102257 El Watan et OWNI lancent un projet commun : réunir des archives militaires et administratives encore classifiées, des témoignages, photographies et documents inédits. Et en offrir l'accès au plus grand nombre. Pour que chacun puisse s'en saisir, découvrir et raconter sa guerre. Pour que les archives deviennent mémoires.]]>

En marge de l’histoire officielle, telle que les États la racontent, El Watan et OWNI sont fiers de vous présenter Mémoires d’Algérie, un pont mémoriel entre Alger et Paris pour présenter dans leur réalité, à travers des milliers d’archives, sur cette guerre. Guerre de libération, guerre civile ou guerre tout court, selon les protagonistes, devenus cinquante ans après, les narrateurs.

Le site que nous avons conçu ensemble, memoires-algerie.org, est le résultat d’une intention commune réunissant journalistes algériens et français, travaillant main dans la main, pour proposer un outil de connaissance sans compromis, et cependant soucieux de dignité et porteur de réconciliation. Un espace de mémoire, pour que les peuples mesurent en toute indépendance la part de cynisme et d’incompréhension qui les a précipités dans la même tragédie.

Un partenariat pour explorer cet épisode de notre histoire commune, en mettant à la disposition des citoyens algériens et français des archives pertinentes, dont la plupart n’ont jamais été publiées et dont un nombre important est classifié.

Documents inédits

Plusieurs mois d’un travail réalisé à Paris et à Alger nous ont permis de rassembler ces milliers d’archives qui enrichiront progressivement ce site, provenant, notamment, de l’ex secrétariat aux affaires algériennes et du ministère français de la Défense, mais aussi des centaines de documents personnels, de lettres, de témoignages de la population algérienne, et une grande quantité de photos privées prises par les témoins de cette guerre.

Une quinzaine de personnes ont rendu cette aventure éditoriale possible. Ainsi, l’étroite coopération entre nos deux réactions a été au quotidien animée par Mélanie Matarese, Adlène Meddi, Pierre Alonso et Julien Goetz. Le recueil, la vérification des documents et leur mise en perspective ont été assurés par Nassima Amarouche, Rodolphe Baron, Marie Coussin, Lila Hadi, Djouher Si Mohamed, Sabiha Ouakli, Tassadite Saada et Nacéra Saoudi. Tandis que le site a été fabriqué par Anne-Lise Bouyer, Julien Goetz, James Lafa, Abdélila El Mansouri et designé par Marion Boucharlat.

N.B : Certaines des pièces que nous mettons en ligne témoignent de sa barbarie banalisée. Dans de tels cas, à chaque fois que cela nous a paru nécessaire, nous avons occulté des noms propres, le plus souvent pour protéger l’identité d’anciennes victimes d’actes de torture.


Visitez l’application Mémoires d’Algérie sur memoires-algerie.org.
Suivez le projet sur Twitter (@MemoireAlgerie) et Facebook

]]>
http://owni.fr/2012/03/19/memoires-algerie-guerre-evian/feed/ 82
Le “lulz” perdu des Anonymous http://owni.fr/2012/02/29/anonymous-et-le-lulz-bordel/ http://owni.fr/2012/02/29/anonymous-et-le-lulz-bordel/#comments Wed, 29 Feb 2012 13:19:03 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=100053 OWNI. Une partie des Anonymous français s'est exprimée récemment dans le cadre d'une conférence de presse. Un procédé de communication hyper convenu et en contradiction avec l'essence du mouvement. Tribune. ]]>

Ce mercredi, Le Mouv organise une journée spéciale Anonymous, en partenariat avec OWNI, pour tenter de mieux comprendre ce mouvement aux contours par essence mouvants. Pour suivre depuis quelques temps déjà les Anons avec un oeil attentif, je pensais avoir les idées claires sur le sujet. Jusqu’à la récente opération communication d’une partie des Anons français, qui m’a laissée perplexe.

Historiquement, les Anonymous ont le lulz dans l’ADN, cet humour potache parfois aux limites du bon goût, comme l’a théorisé l’anthropologue spécialiste ès Anonymous Biella Coleman. Votre berceau, rappelle-t-elle, ce sont les bas-onds féconds du bazar Internet, le fameux forum 4chan et son infréquentable board /b/.

Féconds parce qu’ils ont donné naissance à un mouvement politique qui enquiquine bien les gens tout en haut qui voudrait que l’Internet ressemble à une cathédrale, pour reprendre la célèbre métaphore de Eric S Raymond, toutes ces majors attachées au droit d’auteur comme l’arapette à son rocher, ces dictateurs qui filtrent le Net pour mieux opprimer leur peuple, voire ces démocraties à la botte desdites majors. Vous incarnez la nouvelle génération de hackers, comme le raconte la chercheuse Danah Boyd, celle qui détourne l’attention médiatique, enjeu crucial dans notre société de l’information.

Conférence de presse dans les locaux d'Owni via chat IRC le vendredi 24 février 2012 avec Pierre Breteau (France Info), Pierre Alonso (Owni), Amaëlle Guiton (Le Mouv'), Antonin Chilot (Le Parisien)

Le problème, ces derniers temps, chers initiateurs de cet opé com’, c’est que le lulz, c’est vous qui le provoquez, justement par manque de lulz. Naguère, nous avions ce genre d’échanges pour moquer nos confrères du type “employé par un grand média national” qui avaient du mal la nature fluctuante du mouvement et nous demandaient un contact (ce qui suit est un authentique copié collé de mails) :

- Nous sommes invités à choisir pour la production une personne issue des Indignés (Occupy la défense ?) et une autre en relation éventuelle avec des vrais Anonymous (genre Kheops ?) pour apporter un témoignage lors de l’émission.

- J’ai le mail de l’attaché de presse des anonymous si ça vous intéresse, ils sont chez Ogilvy.

Et voilà t’y pas que quelqu’un qui se présente en plaisantant comme “l’attaché de presse des Anonymous France” nous contacte. Mais dans les faits, c’est bien comme un attaché de presse qu’il va se comporter, en relayant les demandes plutôt exigeantes du groupe d’Anonymous.
Structurer, qu’il disait. Cinq rédactions triées sur le volet (Le Mouv’, Le Parisien, France Info, la boite de production Code 5 Production, et OWNI), réunis dans nos locaux, et des échanges interminables, tout ça pour une poignée de questions. Franchement, on dirait Sarko s’exprimant à la télévision. Je cite :

“Le protocole était défini plusieurs jours à l’avance. Sur un canal de discussion en temps réel sécurisé (un canal IRC) était réunis cinq journalistes et un coordinateur. Sur un autre canal, les Anonymous français.” [...]

“Début février, un mail est envoyé à un journaliste d’OWNI depuis une étonnante adresse sur yahoo.fr, un service pas vraiment réputé pour être très sécurisé. Contacts pris, il ne s’agit pas d’un faux, mais de l’adresse qu’utilise le fameux coordinateur. Lors du premier échange par téléphone, lundi 13 février, il raconte avoir découvert le collectif après l’affaire MégaUpload. Curieux, il est allé à la découverte du collectif en trainant sur les canaux de discussions. “L’attaché de presse des Anonymous”, comme il se décrit avant de partir dans un éclat de rire, a proposé d’aider les membres francophones à structurer leur prise de parole.”

Amaëlle Guiton (Le Mouv) et Pierre Alonso (Owni) pendant la conférence de presse dans les locaux d'Owni via chat IRC le vendredi 24 février 2012

Alors j’ai prétexté que la vie était brève, a fortiori quand on habite à côté d’une antenne-relais et qu’on roule à vélo comme moi, pour refuser de jouer ce petit jeu. Où est passée l’auto-dérision qui faisait votre charme ? Le poisson insaisissable, si jouissif dans notre époque obsédée par le classement, les petites croix dans les tableaux, les étiquettes et autres passeports biométriques ? Là vous vous présentez en banc consensuel. Vous rentrez dans le rang, vous rentrez dans la cour des grands médiatiques de ce monde :

Le mouvement gagnant en ampleur, celui-ci veut naturellement gagner en visibilité et se séparer de son image principale de hackers.

Se séparer de son image de hackers, alors que les hackers font partie des rares sources d’espérance politique avec vos cousins des mouvements Occupy ?

En un mot comme en cent, chers Anonymous-français-qui-vous-exprimez-d’une-voix, vous devenez aussi ennuyeux qu’un homme politique de base, soucieux de régler sa comm’ comme de la ligne de code. Vous vous en tirez d’ailleurs très bien, il n’y a pas un poil qui dépasse. À ce rythme-là, à la prochaine présidentielle, on vous retrouvera à la tête du volet numérique d’un candidat.


Photos par Ophelia Noor pour Owni /-)
illustration #operationpaperstorm/anonymous

]]>
http://owni.fr/2012/02/29/anonymous-et-le-lulz-bordel/feed/ 105
Radio Anonymous http://owni.fr/2012/02/29/anonymouv-journee-speciale-lemouv/ http://owni.fr/2012/02/29/anonymouv-journee-speciale-lemouv/#comments Wed, 29 Feb 2012 09:11:51 +0000 la redaction http://owni.fr/?p=100132 En ce 29 février, journée hackée du calendrier, OWNI et la radio Le Mouv’ vous propose une journée spéciale “Hacktivisme”, savamment baptisée “Anonymouv’”. Hacking, do-ocracy, Anonymous, etc, nous aborderons dans toutes les émissions les aspects principaux du sujet.

À l’heure où 25 personnes soupçonnées de faire partie du mouvement Anonymous ont été arrêtées, il est important de cerner au mieux ce mouvement protéiforme et de le rendre intelligible au plus grand nombre.

L’équipe d’OWNI interviendra régulièrement à l’antenne afin de répondre à vos questions, comme au bon vieux temps des speakerines. Ces questions, vous pouvez les poser en commentaires de cet article, sur Twitter (hashtag #anonymouv) ou encore via notre merveilleuse application disponible ci dessus. En espérant que nous pourrons vous éclairer des petites lumières que nous tentons d’allumer régulièrement sur OWNI.

A réécouter sur le Mouv’ :

Les podcasts déjà en ligne :

- L’hacktivisme est-il un anarchisme ?
- Qui sont les Anonymous ?
- Le 7/9, avec Ohkin de Telecomix et Nicolas Danet, auteur de Anonymous, peuvent-ils changer le monde ?
- Le midi/2, avec Olivier Tesquet
- Les Anonymous et le pouvoir latéral.

]]>
http://owni.fr/2012/02/29/anonymouv-journee-speciale-lemouv/feed/ 5