OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Sarkozy faux-ami des banlieues http://owni.fr/2012/03/15/veritometre-sarkozy-faux-ami-des-banlieues/ http://owni.fr/2012/03/15/veritometre-sarkozy-faux-ami-des-banlieues/#comments Thu, 15 Mar 2012 18:30:19 +0000 Pierre Leibovici et Grégoire Normand http://owni.fr/?p=102258 OWNI-i>TÉLÉ, Marine Le Pen s'enfonce encore un peu plus tandis que le score de ses adversaires se stabilise. ]]>

Ce jeudi 15 mars à 18 heures, Marine Le Pen ferme toujours la marche du classement de l’indice de crédibilité du Véritomètre, permettant de vérifier l’exactitude de toutes les déclarations chiffrées des candidats. Tandis que François Hollande et Jean-Luc Mélenchon sont toujours au coude à coude à la deuxième et troisième place, Eva Joly occupe encore le haut du podium.

Au cours des dernières 24 heures, l’équipe du Véritomètre a vérifié 28 citations chiffrées des candidats à la présidentielle.

Résumé des faits marquants du jour.

Nicolas Sarkozy repeint les chiffres des banlieues

A qui lui reprocherait son manque d’engagement envers les banlieues, Nicolas Sarkozy a trouvé la parade : les milliards d’euros investis par l’État dans les Zones urbaines sensibles (ZUS), pour reprendre la sémantique ministérielle. En seulement 24 heures et deux interventions très médiatisées, le président-candidat a ainsi vanté les mérites du Programme national de rénovation urbaine (PNRU), destiné à transformer le cadre de vie des quatre millions d’habitants de ces quartiers.

Première occurrence lors du discours de Villepinte, le 11 mars dernier :

Et c’est nous qui avons prévu 45 milliards d’euros pour que nos compatriotes dans les quartiers puissent vivre dans des conditions décentes.

Même son de cloche le lendemain, dans l’émission Parole de candidat sur TF1, à quelques détails près :

Le plan de l’Anru, la rénovation urbaine (…) c’est 45 milliards d’euros.

Des citations en apparence identiques. Mais qui ont en fait chacune leur lot de biais et d’imprécisions.

Première différence : si, à Villepinte, Nicolas Sarkozy emploie la première personne du pluriel et entend donc parler de l’action du gouvernement depuis 2007, il se contente du “plan de l’Anru” (Agence nationale de rénovation urbaine) dans sa deuxième intervention sur TF1.

Un plan mis en place en … 2004, en vertu de la loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine, votée le 1er août 2003. Le candidat UMP s’approprie donc une politique de rénovation qui précède de trois ans son arrivée au pouvoir.

Autre imprécision : celle du montant engagé pour le PNRU. Tandis que devant les militants UMP, Nicolas Sarkozy parle de 45 milliards d’euros “prévu[s]“, il laisse entendre, dans l’émission Parole de candidat, que cette somme a déjà été dépensée, en utilisant le présent : “c’est 45 milliards d’euros”. Or, comme le confirme un communiqué du ministère de la Ville du 29 février dernier :

Huit ans après le lancement du programme national de rénovation urbaine (PNRU), (…) les deux-tiers du programme ont été engagés, avec 30 milliards d’euros de travaux sur 45 milliards prévus.

Les 45 milliards d’euros pour les “quartiers” n’ont donc pas encore été entièrement investis par l’État. Un détail que le président-candidat n’a pas jugé utile de mentionner, tout comme celui des sommes engagées pour le PNRU avant le début de son quinquennat : 17,5 milliards d’euros. Le site Internet de l’ANRU recense effectivement quatre lois, votées avant 2007, qui ont contribué à près de 60% du montant total dépensé pour la rénovation des ZUS en 2012.

S’il est réélu le 6 mai prochain, Nicolas Sarkozy devra donc veiller à ce que l’État dépense 15 milliards d’euros en seulement un an, afin de remplir les objectifs du PNRU de “45 milliards d’euros à l’horizon 2013″.

C’est plus que le total des sommes engagées au cours de son quinquennat pour rénover les banlieues.

Trop d’expatriés pour Jean-Luc Mélenchon

Lors de son meeting à Clermont-Ferrand, mercredi 14 mars, Jean Luc Mélenchon a abordé le thème des français de l’étranger par ces mots :

(…) ils vont aller emmerder 2 millions de personnes [nos compatriotes] qui vivent à l’étranger !

Le ministère des Affaires étrangères indique que 1 594 303 personnes étaient inscrites au registre mondial des Français établis hors de France au 31 décembre 2011.

Le candidat du Front de Gauche exagère donc de 25%.

Raz de marée d’étrangers chez Marine Le Pen

A Marseille, lors de son discours du 4 mars, Marine Le Pen a réactivé un thème cher au Front National, celui de l’immigration. Elle a ainsi déclaré

10 millions d’étrangers entrés dans notre pays en 30 ans !

Mais d’après l’OCDE, le nombre d’étrangers entrés en France entre 1984 – années du début de ces statistiques – et 2009 (dernières données disponibles) s’élève à 2 416 905, quatre fois moins que l’estimation de la candidate du Front national.

Ces chiffres ne comptabilisent d’ailleurs que les “entrées” d’étrangers en France, effectivement évoquées par Marine Le Pen, et non pas les installations d’étrangers sur le sol français, qui se sont élevées, elles, à 1 200 000 sur la période 1982 – 2008, selon les dernières données de l’Insee.

Dans le même discours, elle annonce que la France accueille :

200 000 étrangers légaux chaque année !

Une estimation qui revient d’ailleurs fréquemment dans les interventions de Marine Le Pen vérifiées par l’équipe du Véritomètre. Problème : ce chiffrage rentre en contradiction avec l’autre estimation de la candidate FN, celle des “10 millions d’étrangers entrés [en France] en 30 ans”. Car, si 200 000 immigrés légaux sont arrivées chaque année en France depuis 1982, leur nombre total devrait s’élever à 6 millions aujourd’hui. Et non 10, comme elle l’affirme.

Marine Le Pen estime donc à 4 millions le nombre d’étrangers entrés illégalement sur le territoire français depuis 1982. Bien qu’elle ait déclaré, lors du même discours de Marseille :

(…) sans compter les clandestins qu’on n’arrive pas, évidemment, à compter.


Les vérifications des interventions sont réalisées par l’équipe du Véritomètre : Sylvain Lapoix, Nicolas Patte, Pierre Leibovici, Grégoire Normand et Marie Coussin.
Retrouvez toutes nos vérifications sur le Véritomètre et nos articles et chroniques relatifs sur OWNI
Illustrations par l’équipe design d’Owni /-)

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Nicolas Sarkozy a créé 44 fichiers policiers http://owni.fr/2011/05/31/nicolas-sarkozy-a-cree-44-fichiers-policiers/ http://owni.fr/2011/05/31/nicolas-sarkozy-a-cree-44-fichiers-policiers/#comments Tue, 31 May 2011 12:19:43 +0000 Jean Marc Manach http://owni.fr/?p=65407 En 2006, le groupe de travail sur les fichiers de police et de gendarmerie, dépendant du ministère de l’Intérieur et présidé par Alain Bauer, recensait 34 fichiers. En 2009, le rapport des députés Delphine Batho et Jacques-Alain Bénisti, mandatés par l’Assemblée suite au scandale Edvige, en répertoriait 58, soit une augmentation de 70% en trois ans.

Plusieurs d’entre-eux avaient échappé aux radars du groupe d’Alain Bauer parce qu’expérimentaux, ou non déclarés. Les deux députés notaient par ailleurs que le quart des fichiers identifiés par les députés n’avaient aucune base légale… Un comble, pour des fichiers de police judiciaire.

En consultant les avis de la CNIL publiés au Journal Officiel et relatifs aux traitements de données mis en oeuvre par la police ou la gendarmerie, OWNI a dénombré, à ce jour, au moins 70 fichiers policiers (plusieurs autres sont en cours de création, ou d’expérimentation, et non encore déclarés), soit 12 de plus en seulement deux ans.

Les députés, suite au scandale Edvige, avaient pourtant expressément réclamés d’être saisis de toute création d’un nouveau fichier. Mais leur proposition de loi avait été copieusement enterrée, “en grande pompe (et) sur ordre du gouvernement“, fin 2009.

44 de ces 70 fichiers ont été créés, ou officialisés, depuis que Nicolas Sarkozy est arrivé Place Beauvau, en 2002. Quelques-uns avaient en effet été créés avant son arrivée, à l’instar de JUDEX, le fichier des suspects de la gendarmerie, créé en 1985 et qui a fonctionné en toute illégalité jusqu’à sa régularisation, en… 2006. En tout état de cause, le nombre de fichiers a explosé de 169% depuis 2002.

Dans le même temps, Nicolas Sarkozy a également fait adopter pas moins de 42 lois sécuritaires… et fait modifier la loi informatique et libertés, en 2004, de sorte que lorsque le gouvernement veut créer un fichier “de sûreté” ou portant sur l’ensemble de la population (carte d’identité, dossier médical partagé, etc.), il ne soit plus obligé de tenir compte de l’avis de la CNIL, mais seulement de le publier au Journal officiel. Ce qui explique aussi ce pour quoi le nombre de fichiers policiers explose véritablement à partir de 2005 :

Fichiers d’étrangers, de “non-admis“, de passagers, d’interdits de stade, d’analyse de crimes et délits, de renseignement, de prélèvements (biométriques, génétiques)… la quasi-totalité relève du “profiling“. Très peu relèvent de l’anti-terrorisme, mais nombreux sont ceux qui visent la sécurisation des frontières, et tout particulièrement les étrangers.

Le nombre de fichiers créés ces dernières années est tellement important que, pour les visualiser, il nous a fallu étirer l’application dans toute sa hauteur. Cliquez sur les noms des fichiers pour afficher leurs descriptions, et utiliser la souris pour visualiser les plus récents, à droite du tableau (voir aussi le tableur où ont été répertoriés tous ces fichiers) :

Lorsqu’elle s’est sérieusement penchée, en 2008, sur le plus connu des fichiers policiers, le STIC (Système de Traitement des Infractions Constatées, casier judiciaire bis qui répertorie plus de la moitié des Français : 5 millions de “suspects” et 28 millions de victimes), la CNIL avait constaté 83% d’erreurs dans les 1400 fiches qu’elle avait été amenée à contrôler.

Dans son rapport, la CNIL déplorait également le fait que, faute d’être mis à jour par le ministère de la Justice, le STIC continuait à ficher comme “suspects” plus d’un million de personnes qui avaient pourtant été blanchies par la Justice.

Aucune évaluation d’ensemble de la fiabilité des fichiers policiers, de leurs taux d’erreur et du nombre de “présumés innocents” fichés, à tort, comme “suspects“, n’a jamais été effectué. Personne ne sait exactement combien de personnes y sont fichés, mais on estime que l’emploi de plus d’un million de salariés dépend de leur inscription, ou non, dans ce fichier, et que plusieurs milliers d’entre-eux ont d’ores et déjà été licenciés, ou se sont vus refuser tel ou tel emploi, parce qu’ils y figuraient.


A noter que, pour faciliter la visualisation, nous n’avons pas mentionné les 6 fichiers créés de 1942 à 1987, à savoir :

  • Fichier de la batellerie (1942)
  • Fichier relatif à la carte nationale d’identité (1955)
  • FAR – Fichier alphabétique de renseignements (1971)
  • FNPC – Fichier national des permis de conduire (1972)
  • FPNE – Fichier des personnes nées à l’étranger (1975)
  • FAC – Fichier des avis de condamnations pénales (1982)
  • FTPJ – Fichier de travail de la police judiciaire (1987)

Voir aussi les nuages de tags de ces fichiers :

Wordle: Fichiers policiers français Wordle: Fichiers policiers français

Image CC by-nc-nd entropiK

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La “droite décomplexée” veut ficher les étrangers http://owni.fr/2010/09/22/la-droite-decomplexee-veut-ficher-les-etrangers/ http://owni.fr/2010/09/22/la-droite-decomplexee-veut-ficher-les-etrangers/#comments Wed, 22 Sep 2010 09:12:18 +0000 Jean Marc Manach http://owni.fr/?p=28705 La droite décomplexée s’organise à l’Assemblée” titrait Le Figaro fin juillet, dans un article présentant le collectif de la Droite Populaire (à ne pas confondre avec la Nouvelle droite populaire, parti politique d’extrême droite créé en 2008 afin d’incarner, au sein de l’extrême-droite, le courant nationaliste et identitaire).

Laboratoire politique” aux valeurs bien ancrées («Nation, Patrie, République et travail»), la “Droite Populaire” se situe à la droite de l’UMP. Lancé ce 14 juillet 2010 par 25 “députés de la Nation” pour “accompagner la politique la majorité présidentielle“, la Droite Populaire entend “faire barrage au Front national“, tout en livrant une lutte sans merci “contre les tabous du politiquement correct“.

Pour Lionnel Luca, l’un des députés à l’origine du mouvement, interrogé par le Figaro, l’objectif est clair : “revenir aux fondamentaux, aux propositions de campagne de Nicolas Sarkozy, notamment sur l’insécurité, la lutte contre la délinquance et le contrôle de l’immigration, parce que “les engagements du chef de l’Etat n’ont pas été tenus“.

Comme le résume dans Marianne Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion de l’Ifop, interrogé par Marianne :

“L’idée est donc de couvrir le flanc droit de la majorité présidentielle, de bordurer ou de concurrencer le FN pour éviter qu’une partie de l’électorat ne regarde de ce côté là.”

Lionnel Luca, lui, préfère retourner la question, et le problème :

“C’est exactement le contraire. C’est plutôt le FN qui essaye de nous piquer nos idées de base. Sauf que leurs propositions sont démagogiques et irréalisables. Le collectif fera tout pour empêcher le parti frontiste de reprendre des voix.”

Pour Thierry Mariani, cofondateur de la Droite Populaire, “une partie de l’enthousiasme de 2007 est en train de disparaître. Les deux années qui nous restent, il ne faut pas les gaspiller : 2012 se gagnera d’abord à droite“. Raison de plus pour se pencher sur leurs propositions de loi.

Christian Vanneste, député (UMP) du Nord, connu pour avoir déposé un amendement sur le “rôle positif” de la présence française dans ses ex-colonies, ainsi que ses propos sur l’homosexualité (une “menace pour la survie de l’humanité“), s’était illustré en déposant, en 2009, une proposition de loi “visant à interdire l’ensemble des vêtements ou accessoires permettant de masquer l’identité d’une personne” censée interdire le port de la burqa mais qui, en l’état, aurait permis d’interdire les travestis.

Ce 16 septembre 2010, Christian Vanneste a déposé quatre propositions de loi, co-signées par plusieurs autres députés UMP, dont nombres de co-signataires de la charte du collectif de la Droite Populaire (signalés par un *). Si elles n’ont a priori aucune chance d’être adoptées, elles n’en révèlent pas moins les visées de la droite de l’UMP.

En vrac, il est donc ainsi question de créer un registre national de la population (afin de mieux contrôler les étrangers), de rendre obligatoire la vidéosurveillance dans toutes les villes de plus de 3500 habitants, d’empêcher les associations de défense des droits de l’homme de porter plainte contre ceux qui tiennent des propos “désagréables” envers telle ou telle minorité, et d’élargir considérablement les conditions de déchéance de la nationalité française…

Un fichier des étrangers

La première proposition de loi, visant à créer un registre national des personnes physiques (et co-signée par Jean-Claude BEAULIEU, Claude BODIN*, Patrice CALMÉJANE*, Bernard CARAYON*, Jean-Pierre GORGES, Louis GUÉDON, Michel LEZEAU, Christian MÉNARD, Bruno SANDRAS, Jean-Marie SERMIER, Fernand SIRÉ, Patrice VERCHÈRE et André WOJCIECHOWSKI), propose de “mieux apprécier les statistiques sur l’immigration (et) de remédier plus facilement aux problèmes que pourraient causer les flux migratoires“…

“L’enregistrement des populations est une tradition très ancienne : du Moyen-âge jusqu’à la Révolution française, l’enregistrement de données personnelles, telles que la naissance, le mariage ou le décès était souvent réalisé par les paroisses. À côté de ces enregistrements, les villes et leurs municipalités comptabilisaient la population présente sur leurs territoires et regroupaient les informations disponibles sur les individus.”

Christian Vanneste note à ce titre qu’”aujourd’hui, de nombreux pays européens comme l’Allemagne, la Belgique ou encore les Pays-Bas, tiennent des registres de population“, afin “de mieux mesurer leur population ainsi que les flux migratoires qui traversent leurs territoires” ou, et pour être encore plus précis, et pour ceux qui auraient mal compris, “de remédier plus facilement aux problèmes que pourraient causer ces flux migratoires“.

Ces fichiers “registres regroupent diverses informations sur les individus comme les noms, prénoms, nationalités et lieu(x) de la résidence“, ainsi que leurs professions, dates et lieux de décès, la composition du ménage “ou encore la situation administrative (adresse déclarée, autre nom, documents d’identité,…)“.

Christian Vanneste note ainsi que des pays comme la Suède ou la Finlande utilisent à cet effet un “numéro d’identification personnelle, comparable à notre numéro de sécurité sociale en France“. Or, déplore-t-il, “en France, de tels registres n’existent malheureusement pas encore“, ce pour quoi “il parait judicieux d’imiter le modèle Belge“. Objectif :

“Améliorer la connaissance statistique sur l’immigration, avoir de plus grandes précisions sur les flux migratoires qui traversent le territoire français et par là même mieux les contrôler.”

Ou comment passer subrepticement du fichage généralisé de la population au fichage très ciblé des immigrés, afin de mieux les “contrôler“, et de “remédier plus facilement aux problèmes” qu’ils pourraient causer.

Créé en 1941, pendant l’Occupation, par un contrôleur général des Armées pionnier des cartes perforées, René Carmille (résistant, il mourut à Dachau), le “numéro de Français” avait effectivement permis à Vichy de recenser Juifs, musulmans et étrangers :

“Par la suite, notamment pour l’application du statut des Juifs en Algérie, il a été proposé de modifier de la façon suivante le codage du premier chiffre, celui relatif au sexe : 1 et 2 seraient réservés aux européens, 3 et 4 aux indigènes musulmans, 5 et 6 aux Juifs indigènes, 7 et 8 aux étrangers, 9 et 0 pour les statuts mal définis.”

En 1946, lors de la création de l’INSEE, le “numéro de Français” fut réintitulé numéro d’inscription au répertoire des personnes physiques (NIRPP, ou NIR), ou “numéro de sécurité sociale“, et s’il permet toujours de distinguer les Français des étrangers, il ne permet plus de ficher la religion.

En 1974, le quotidien Le Monde révèle l’existence d’un projet d’interconnexion des fichiers nominatifs de l’administration française, sobrement intitulé SAFARI (pour Système automatisé pour les fichiers administratifs et le répertoire des individus, voir Safari ou la chasse aux Français).

retrouver ce média sur www.ina.fr
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A l’époque, l’opinion publique avait encore à l’esprit ce qui s’était passé pendant l’Occupation, ainsi que les dérives, sur fond de Guerre froide, en matière de fichage politique de la population. Suite au scandale, le gouvernement se saisit ainsi de la question et fit adopter, par le parlement, en 1978, la loi dite informatique et libertés, pionnière du genre dans le monde afin, précisément, d’éviter l’interconnexion des fichiers au sein d’un seul et même registre global de la population.

Depuis, la CNIL considère toujours que “le NIR n’est pas un numéro comme les autres“, qu’il “ne peut être utilisé à des fins de recherche des personnes“, et que son utilisation doit être strictement encadrée, et limitée.

Avec sa proposition, Christian Vanneste ne se contente pas de revenir sur le socle même de la loi informatique et libertés : il en revient aussi et surtout à l’utilisation faite, par Vichy, du “numéro de Français“.

Museler les ONG

La seconde proposition de loi, visant à modifier les conditions de constitution de partie civile par les associations (co-signée par Lionnel LUCA*, Claude BODIN*, Dino CINIERI, Olivier DASSAULT, Nicolas DHUICQ*, Jean-Pierre GORGES, Michel LEZEAU, Christian MÉNARD, Bruno SANDRAS et Fernand SIRÉ), veut remettre en cause la liberté d’expression qui, “droit fondamental reconnu à l’article 11 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, est depuis son origine source de débats quant à son champ d’application” :

“En effet, lors de la rédaction de cette déclaration de droit durant l’été 1789, l’Assemblée nationale s’est divisée en deux groupes. S’opposaient les défendeurs d’une liberté d’expression aux limites définies par la loi, représentés par l’Abbé Sieyès, et les membres de l’Assemblée favorables à une liberté d’expression infinie dont Robespierre ou encore Marat faisaient partie.

La première conception de ce droit a alors été retenue comme le montre l’énoncé de l’article 11 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ».”

Or, estime Christian Vanneste, “ce contrôle ciblé de l’étendue du principe de liberté d’expression ne peut être remis en cause mais est actuellement source de dérives comme le prouvent les nombreuses affaires judiciaires actuelles” :

“Ainsi, toute personne est légitimement condamnable du fait de ses paroles si ces dernières constituent une provocation susceptible d’inciter au crime (…).

Toutefois, une assimilation regrettable est faite entre la réputation d’une personne et celle d’un groupe. Cette assimilation conduit à la condamnation de personnes ayant formulé un propos de portée générale dont l’appréciation de la véracité reste totalement subjective. Ce propos peut être désagréable.”

C’est ainsi que, et par exemple, Brice Hortefeux a été condamné, suite à une plainte du MRAP, pour injures racistes, et parce qu’il avait déclaré, au sujet des Arabes, qu’”il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes” (voir Hortefeux fustige la vidéosurveillance dont il a fait l’objet).

Ce pour quoi, et “pour éviter la multiplication des procédures et le bâillonnement de la liberté d’expression“, Christian Vanneste propose qu’”aucune action ne devrait être menée par une association sans qu’une personne (…) visée par des propos outrageants (…) n’ait préalablement porté plainte pour injure ou diffamation” :

“Les associations ne doivent en aucun cas se constituer en « chien de garde » des éventuelles dérives de la liberté d’expression. Ce rôle serait en effet en contradiction profonde avec le principe même de notre droit qui soutient qu’il ne peut y avoir d’infraction sans victime. Alors, les destinataires de paroles tendant à nuire à leur réputation sont libres de porter plainte contre l’auteur de ces paroles (…). Il appartiendra aux autorités judiciaires de déterminer si ces personnes possèdent un intérêt suffisant pour agir.”

Exit le MRAP, la LICRA, SOS-Racisme et autres associations de défense des droits de l’homme, des femmes, migrants, Rroms, musulmans, étrangers…

Rendre obligatoire la vidéosurveillance

Sa troisième proposition de loi, visant à inciter les collectivités territoriales à installer des systèmes de vidéoprotection, co-signée par Olivier DASSAULT, Jean-Marc NESME, Bruno SANDRAS et André WOJCIECHOWSKI, propose de fait d’”imposer aux villes de 3 500 habitants l’installation d’un système de vidéoprotection“.

Rappelant que “pas moins de 570 000 caméras officiellement déclarées sont désormais installées sur les bâtiments publics, dans les transports en commun ainsi que dans les rues du pays (et que) cette politique est promue par l’État qui finance les installations à hauteur de 40 %, en y consacrant des budgets de plus en plus importants“, Christian Vanneste souligne qu’”en 2010, 280 communes vont être surveillées par environ 3 500 nouvelles caméras, en grande partie sur la voie publique (et que) convaincu de l’efficacité de son dispositif, le ministre de l’Intérieur a fixé un nouvel objectif, et promet de tripler le nombre de caméras, « de 20 000 à 60 000 d’ici à 2011 ».”

Christian Vanneste cite à ce titre le rapport de l’Inspection générale de l’administration, censé démontrer l’efficacité de la vidéosurveillance mais dont il a pourtant été démontré qu’il démontrait tout et son contraire (voir Un rapport prouve l’inefficacité de la vidéosurveillance), avant de dresser un parallèle entre les gens du voyage et… la vidéosurveillance :

“Il est cocasse d’entendre certains élus qui ont mis en place l’obligation d’un minimum de 20 % de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants, et celle de réaliser des aires d’accueil pour les gens du voyage dans les communes de plus de 5 000, se révolter à l’idée que l’on puisse imposer aux communes de participer à l’effort de lutte contre l’insécurité.

En effet, les communes qui ne respectent pas le seuil des 20 % sont bien assujetties à une amende. De même, le préfet peut se substituer au maire pour réaliser une aire d’accueil. (…) S’il est légitime de faire respecter ce droit, y compris par la contrainte, il est encore plus légitime de faire respecter par les mêmes moyens un droit, inscrit dans le Préambule de notre Constitution, qui a donc l’antériorité de l’histoire depuis 1789, et dont la revendication est le propre non d’une partie des citoyens, mais de tous, à l’exception, peut-être, des délinquants…”

Un amendement au projet de loi LOPPSI2, déposé par le gouvernement, prévoyait ainsi de donner la possibilité aux préfets de se substituer aux maires qui, doutant des vertus de la vidéosurveillance, auraient eu l’outrecuidance de décider de ne pas déployer de caméras.

Le gouvernement proposait ainsi d’autoriser les préfets à “passer outre leur inertie“, afin de “passer les marchés nécessaire à cette installation“, tout en imputant la “dépense obligatoire” sur les finances de la mairie… Suite à l’opposition de la commission des lois, et à l’hostilité d’une partie de la majorité, l’amendement avait finalement été retiré.

Déchoir les criminels de leur nationalité

Sa quatrième proposition de loi, visant à la déchéance de la nationalité pour les criminels, co-signée par Jean AUCLAIR, Patrice CALMÉJANE*, Bernard CARAYON*, Nicolas DHUICQ*, Jacques DOMERGUE, Jean-Michel FERRAND*, Louis GUÉDON, Michel LEZEAU, Lionnel LUCA*, Georges MOTHRON*, Bruno SANDRAS, Jean-Pierre SCHOSTECK, Jean-Marie SERMIER et Fernand SIRÉ, et surfant sur le discours tenu en août dernier à Genoble par Nicolas Sarkozy, veut réintroduire la déchéance de nationalitépour des personnes condamnées pour crime à une peine de plus de cinq ans de prison, dans les dix ans suivant leur accès à la nationalité“, qu’avait abrogée Élisabeth Guigou en 1998 :

“Historiquement, le système de la déchéance est apparu avec l’abolition définitive de l’esclavage, en 1848. Le décret d’abolition déclare que tout Français qui continue à pratiquer la traite ou qui achète de nouveaux esclaves sera déchu de la nationalité française. (…)

En 1938, (…) la déchéance est élargie, par une majorité de gauche, aux Français qui, dans les dix années suivant leur naturalisation, ont commis en France ou à l’étranger un crime ou un délit ayant entraîné une condamnation d’au moins un an d’emprisonnement.

Après la seconde Guerre mondiale, l’ordonnance de 1945 garde la possibilité de déchoir pour crime, mais désormais au-delà de 5 ans d’emprisonnement, puis en 1996, sont ajoutées des dispositions qui permettent la déchéance pour terrorisme.”

Or, souligne Christian Vanneste, “lorsque un étranger a acquis la nationalité française, il a passé un contrat avec la République et ses lois. Le crime est à l’évidence une rupture de ce contrat et doit avoir pour conséquence l’annulation de celui-ci“. Problème :

“En Europe, la déchéance est strictement encadrée. Les situations suivantes peuvent mener à la perte ou à la déchéance de sa nationalité : l’abandon volontaire de sa nationalité ; la trahison, l’atteinte à la sûreté de l’État ; l’interdiction dans certains pays d’avoir la double nationalité ; pour une personne naturalisée, la résidence permanente à l’étranger ; pour une personne naturalisée, la fraude lors de la procédure ; le service militaire ou l’occupation d’un poste de fonctionnaire à l’étranger ; pour un enfant, lorsque celui-ci acquiert la nationalité étrangère de l’un ou de ses deux parents adoptifs.”

Mais pour Christian Vanneste, la réponse est toute trouvée : “Il suffirait, par conséquent, de revenir à l’état de droit qui prévalait jusqu’en 1998. Avant cette date, la déchéance de nationalité pouvait être prononcée pour des personnes condamnées pour crime à une peine de plus de cinq ans de prison, dans les dix ans suivant leur accès à la nationalité. C’est l’objet de cette proposition de loi.“.

Après avoir proposé de déchoir de leur nationalité ceux qui ont été condamnés à 8 ans de prison pour crime (ministère de l’immigration), les polygames “de fait” et ceux qui fraudent aux prestations sociales, ainsi que les personnes condamnées à “une peine d’au moins cinq années d’emprisonnement” pour “crime ou délit” à l’encontre d’un magistrat, d’un préfet, d’un policier ou d’un gendarme, de sapeurs-pompiers, gardiens d’immeuble, enseignants et leurs conjoint, ascendants ou descendants (ministère de l’intérieur), et ceux qui ont tué, de sang-froid “ou sans intention” les personnes sus-citées (ministère de la justice), Nicolas Sarkozy a finalement tranché, en restreignant la déchéance de la nationalité aux seuls meurtriers des membres des forces de l’ordre et dépositaires de l’autorité publique (élus locaux, préfets, militaires, policiers, douaniers, gardes champêtres, gardiens de prison, magistrats, avocats, jurés…).

Or, et comme le soulignait fort à propos Maitre Eolas, cette mesure est d’autant plus inutile qu’elle ne dissuadera nullement les “Français par acquisition” d’attenter à la vie des personnes sus-citées, le Canard Enchaîné rapportant de son côté que l’exécutif le sait parfaitement, ce débat ne visant qu’à “enferrer l’opposition dans le piège du débat sur l’insécurité, terrain où elle est toujours mal à l’aise“.

A contrario, la proposition de loi de Christian Vanneste, étendue à l’ensemble des auteurs de crimes condamnés à une peine de plus de cinq ans de prison, permettrait de l’étendre aux personnes condamnées pour meurtre, violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, viol, mais également vol avec violence, en bande organisée ou à main armée, certains types d’extorsion, de recel, de trafics de stupéfiants…

Nicolas Sarkozy s’était vanté d’avoir supprimé la “double peine, en 2003, une “conviction” réaffirmée dans son livre “La République, les religions, l’espérance“, en 2004. De fait, c’est faux : la possibilité d’expulser des étrangers condamnés n’a jamais été abrogée, et existe toujours. Ne restait plus qu’à y rajouter la déchéance de nationalité, appelée de ses voeux, depuis des années, par le Front National.

Revenant sur “la rhétorique de l’avant-garde droitière française, celle qui, malheureusement, risque de dessiner la cartographie des débats si on ne la démonte pas auparavant“, Philippe Huneman, philosophe des sciences et chercheur au CNRS, dénonçait récemment, sur Slate.fr, cette manipulation de l’opinion :

“Il y a 30 ans, Michel Foucault avança dans Surveiller et Punir l’hypothèse que l’invention même –au siècle dernier– de la délinquance comme catégorie juridico-psychologique, et celle des moyens de son traitement pénal-policier, visaient à gérer les classes dominées et simultanément protéger et dissimuler les «illégalismes» que commettent certains individus des classes dirigeantes (fraudes fiscales, corruption, etc.), lesquelles se situent sur une autre échelle financière.”

Monsieur Hortefeux, êtes-vous prêt à rétablir la peine de mort ? s’interrogeait pour sa part sur Rue89 le sociologue et chercheur (lui aussi) au CNRS, Laurent Mucchielli, pointant du doigt “les vieux démons de la xénophobie et du populisme antirépublicain” :

“Ah, les élections… C’est vrai que 2012 approche. Dites-nous, mesdames et messieurs qui détenez le pouvoir et qui recevez à dîner ces démons de plus en plus souvent, jusqu’où êtes-vous prêts à aller exactement ?”

On commence à en avoir une petite idée.

Voir aussi : Comment l’UMP utilise le troll politique pour accaparer le débat.
Illustrations extraites de la série des Stormtroopers 365, de Stéfan, vidéos repérées par Fluctuat.

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http://owni.fr/2010/09/22/la-droite-decomplexee-veut-ficher-les-etrangers/feed/ 54
[Tribune] François Fillon: “offrir un nouveau sens à l’humanisme”? http://owni.fr/2010/08/27/tribune-francois-fillon-offrir-un-nouveau-sens-a-l%e2%80%99humanisme/ http://owni.fr/2010/08/27/tribune-francois-fillon-offrir-un-nouveau-sens-a-l%e2%80%99humanisme/#comments Fri, 27 Aug 2010 14:20:51 +0000 François F. http://owni.fr/?p=26357 Alors que se termine un été où les mots “étrangers” et “sécuritaire” ont plus brillé dans l’agenda politique que le soleil dans le ciel estival, ces mots de l’actuel Premier Ministre, François Fillon, sont emplis d’espoirs et sa plume est courageuse.

Si ce n’est que ce texte date de 2004, époque où François F. était Ministre de l’Éducation Nationale et a servi de préface au guide “L’idée Républicaine aujourd’hui”.

Cet ouvrage s’adressait à l’époque “aux enseignants, en particulier aux professeurs d’histoire, de français et de philosophie, aux chefs d’établissement et aux personnels d’éducation” mais les mots du Premier Ministre actuel s’adressent surtout à nos coeurs, n’est-ce pas ?

Assez discuté et que la tribune s’ouvre…

(ps : n’oubliez pas la capture d’écran, qui sait si cette tribune sera pérenne…)

Depuis plus de deux siècles, les Français entretiennent une relation particulière avec la République.

Plus qu’un simple système juridique, la République est pour la France un projet politique et social ordonné autour de fondamentaux que l’on appelle les valeurs républicaines. Ces valeurs portent une dimension morale et universelle et inspirent nombre de peuples qui cherchent, encore aujourd’hui, les instruments de leur liberté.

C’est dire notre devoir de cultiver et de garder toujours à jour notre idéal républicain.

Initié par Luc Ferry, cet ouvrage « L’idée républicaine aujourd’hui » s’inscrit dans une démarche pédagogique. Avec talent et conviction, ses auteurs ont cherché à mettre en perspective nos valeurs communes pour mieux en restituer la pertinence et les faire connaître à tous. Qu’ils en soient remerciés. Leur expérience personnelle et intellectuelle, la diversité de leurs fonctions et de leurs origines, font la force de ce document.

Celui-ci se situe au centre du débat démocratique ; il nous renvoie vers une question essentielle qui se pose à nous : comment concevons-nous notre « vivre ensemble » ?

Cette interrogation est d’autant plus importante que nous vivons une période où se nouent et se décident des choix qui dessineront le visage de notre avenir. Or, le combat pour la République n’est jamais fini. Preuve en est, alors même que nous sortons d’un siècle de fer et de sang, voici que ressurgissent certains des démons qui ont fait le malheur du passé : la violence, l’antisémitisme, le racisme ou encore l’égoïsme identitaire… Autant de phénomènes d’intolérance auxquels nous devons opposer avec conviction la rigueur et la générosité des valeurs républicaines.

La République reste le meilleur atout de notre cohésion nationale. Gage de toutes les déclinaisons des libertés, c’est elle qui crée les conditions de l’égalité des chances indépendamment des caractéristiques sociales, spirituelles et culturelles. Elle fonde cette communauté de destin au sein de laquelle chacun d’entre-nous, ensemble, écrivons l’histoire de notre pays. Quelles que soient l’origine ou la couleur de peau ; nos appartenances philosophiques ou religieuses ; que l’on s’appelle Pierre, Djamila ou Deng : il n’y a que des citoyens égaux en droits et en devoirs, tous dépositaires de la France républicaine.

C’est à l’école qu’il revient de préparer à la citoyenneté. C’est dès le plus jeune âge que s’acquiert le sens de la fraternité, de l’égalité et du partage.

L’idéal républicain est toujours une idée moderne. Il doit sans cesse être enrichi et actualisé, tout en conservant de son sens et de sa force culturelle. Dans cette perspective, le Président de la République a donné, lors de son discours du 17 décembre 2003, une définition de la laïcité, ferme dans son principe et pragmatique dans son usage. Il nous a invités à ancrer la République dans la modernité.

C’est à ce devoir que se propose de contribuer ce guide. Il permettra aux enseignants et aux élèves d’accéder aisément à la connaissance de notions clés qui fondent l’idée républicaine. Il permettra de les enrichir de concepts nouveaux comme la mixité, la lutte contre les discriminations ou encore celui si essentiel de la place de la femme dans notre société…

À l’aube du XXIe siècle, il nous faut plus que jamais offrir un nouveau sens à l’humanisme. Au coeur de cette ambition française, il y a la République.

Et pour paraphraser David Abiker qui a su porter ce texte sur la place publique :

Vive la République, vive internet et vive la crossfertilisation.

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