OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 L’UMP, Anne Méaux et Emakina sont dans un bateau http://owni.fr/2011/10/17/ump-anne-meaux-emakina-sont-dans-un-bateau/ http://owni.fr/2011/10/17/ump-anne-meaux-emakina-sont-dans-un-bateau/#comments Mon, 17 Oct 2011 12:49:45 +0000 Romain Renier http://owni.fr/?p=83326

La société chargée depuis l’été dernier de piloter le marketing Internet de l’UMP, Emakina, a décidé de confier ses propres problématiques de communication à Anne Méaux, lobbyiste historique des personnalités de droite, spécialisée dans la gestion de crise et les dossiers sensibles. Nous avons contacté Emakina, pour essayer de connaître les raisons d’un tel choix. Dans un premier temps, nos interlocuteurs nous ont prié d’appeler Image Sept, société d’Anne Méaux, également responsable de leurs relations avec la presse. Puis, Manuel Diaz, le patron d’Emakina nous a précisé que leur contrat remontait à l’automne 2010 et qu’il avait été signé au moment où il redéfinissait leur marque.

Interrogée par OWNI, une représentante d’Image Sept nous confirme que la société est bien en charge du compte Emakina pour l’ensemble des prestations proposées par Anne Méaux, allant du conseil lors des crises médiatiques jusqu’aux campagnes de lobbying institutionnel. Le site d’Image Sept les décrit en termes plus diplomatiques :

Bâtir une stratégie de communication et piloter sa mise en œuvre par l’identification et la mise en valeur des thèmes porteurs, l’élaboration des messages-clef, la sensibilisation des relais d’opinion et un accompagnement dans l’organisation et la gestion des contacts institutionnels et médiatiques

Jean-François Copé

L’arrivée d’Emakina dans le cercle des prestataires de l’UMP est intervenue à la faveur d’un renouvellement dans la com’ du parti. En novembre 2010, Jean-François Copé a en effet nommé un nouveau tandem pour superviser cette communication, formé par Ludovic Guillot et Delphine Guerlain, laquelle a passé sept ans au sein d’Image Sept avant de rejoindre Copé à l’Assemblée Nationale où elle soignait son image.

Quelques mois après, l’UMP a relancé sa stratégie de communication sur le net, avec un appel d’offre au mois de mars dernier et un contrat finalement confié à Emakina en juillet. L’agence de marketing numérique a reçu pour premier objectif de concevoir une nouvelle version du site de l’UMP et de proposer des opérations de marketing politique en ligne. Manière de faire oublier l’échec de « Créateurs de possibles », lancé en 2009, et dont les déconvenues ont conduit à la fermeture du site dédié en janvier 2011.

Talleyrante

Amie de Gérard Longuet, l’actuel ministre de la Défense ou d’Alain Madelin – deux hommes rencontrés à l’occasion d’engagements de jeunesse au sein de groupuscules d’extrême droite, en particulier avec le groupe Occident. Ex conseillère du Président Valéry Giscard-D’Estaing. Anne Méaux a fondé Image Sept en 1988. Sans tout à fait renoncer à utiliser son carnet d’adresses dans la politique. Comme le montrait une enquête de Libération, elle s’est notamment illustrée en 2004 en persuadant Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre, de nommer son client Pierre Gadonneix, ex-patron de Gaz de France , à la tête d’EDF.

En rejoignant les clients d’Image Sept, l’agence Emakina marche dans les pas du gotha des affaires, tôt ou tard soucieux de préserver les meilleures relations avec les réseaux très politiques d’Anne Méaux. De Pinault père et fils à Henri Proglio (Veolia), en passant par Anne Lauvergeon, la liste est longue. Un rôle qu’elle partage avec d’autres barons de la communication politiquement connotée, tels Michel Calzaroni et Stéphane Fouks.

Autrefois, elle a également conseillé l’ex-dictateur tunisien Ben Ali pour qui elle a géré la Communication extérieure de la Tunisie et y a organisé des séjours pour industriels et journalistes.


Illustration CC FlickR jonolave (cc-by)

]]>
http://owni.fr/2011/10/17/ump-anne-meaux-emakina-sont-dans-un-bateau/feed/ 9
Copé et Takieddine en short http://owni.fr/2011/09/27/cope-et-takieddine-en-short/ http://owni.fr/2011/09/27/cope-et-takieddine-en-short/#comments Tue, 27 Sep 2011 14:39:25 +0000 Olivier Beuvelet http://owni.fr/?p=81135 Le 10 juillet, Mediapart publiait le premier volet de l’enquête sur Ziad Takieddine, illustrant les liens entre l’intermédiaire et plusieurs personnalités politiques françaises. Brice Hortefeux, Jean-François Copé ou encore Thierry Gaubert apparaissent sur des photos chez Takieddine ou en sa compagnie. “Des relations strictement personnelles” avait rétorqué J-F. Copé, secrétaire général de l’UMP. Olivier Beveulet s’est arrêté sur l’une de ces photographies, montrant Jean-François Copé barbotant dans la piscine de la villa du Cap d’Antibes appartenant à Ziad Takieddine. Le “marchand d’arme” a été mis en examen le 14 septembre pour “complicité et recel d’abus de biens sociaux”.

Cette photographie est à la fois exceptionnelle et très banale à l’ère de la transparence sarkozyenne; un homme politique de premier plan, presque nu, dans une piscine en plein été, il pose pour un ou une amie et fixe l’objectif. Face à face lointain entre l’homme et l’appareil ; le cadrage assez large le situe dans un lieu et un milieu. La mention de la date inscrite en rouge sur la surface de l’image nous indique son ancrage dans l’histoire personnelle des protagonistes, la relie aussi à notre histoire (où étions-nous ce jour-là ?) et nous révèle qu’elle a été prise à l’aide d’un petit appareil pour touriste. Le moment et le lieu sont ainsi très inscrits dans cette capture de l’instant présent…

Carpe diem dans la piscine de Takieddine. C’est d’abord un souvenir. Souvenir de quoi ? Pour qui ? Nous verrons… La photographie ne dit rien d’autre que “Jean-François est dans la piscine et me regarde”. Rien de plus courant – si ce n’est que la maison a l’air très luxueuse – rien de que la banalité de la vie heureuse et confortable de ceux qu’on appelle les nantis.

Jean-François Copé dans la piscine de Ziad Takieddine au cap d'Antibes le 13 août 2003, photographie faisant partie des "documents Takieddine" publiés par Mediapart

Et pourtant cette image est une des photographies politiques les plus troublantes et peut-être les plus importantes de ces dernières années. Sa portée symbolique est en train de se définir au fil des articles publiés sur les liens entre Ziad Takieddine et ce qu’on appelle maintenant le clan Sarkozy ; Gaubert, Hortefeux, Desseigne et étrangement Copé… Quant à son rôle politique, en tant qu’élément de ce que le site Mediapart dévoile depuis cet été sous le titre de “Documents Takieddine” (accès payant), il est de plus en plus important, lui aussi, car cette image est un document qui fait partie d’un dossier visant à manifester et à documenter les relations pour le moins “inappropriées” qui existent entre des hauts dirigeants de l’UMP (des proches de Nicolas Sarkozy) et cet homme d’affaire libanais qui a probablement joué un rôle central dans l’affaire des rétrocommissions et financement occulte du contrat Agosta qui a débouché sur l’affaire dite “de Karachi” …

Allégorie

Par ailleurs, son importance symbolique réside aussi dans le fait qu’ elle est l’enjeu d’un certain nombre d’appropriations sur le Web, au point qu’elle risque de rester assez longtemps en travers de la voie royale que son modèle s’était lui-même tracée jusqu’à l’Elysée. Un document et une allégorie, cette image est pour tous ceux qui la détiennent, un véritable trophée, et pour ceux qui la regardent une source d’étonnement et d’interrogations sans fond… Parce qu’au-delà de la présence de Copé dans la piscine de Takieddine, c’est un certain rapport du monde politique à l’argent, propre à notre République parfois étrange, qui est ici involontairement figuré.

D’origine “vernaculaire”, cette photographie témoigne de la façon dont vivent et s’auto-représentent les membres de tel groupe social. Elle constitue ainsi un document ethnographique très intéressant et il convient de l’analyser dans la perspective des relations qu’elle met en jeu.

En premier lieu, ce qui rend cette image si particulière pour qui s’intéresse aux représentations de la vie politique, c’est qu’elle est extrêmement labile sous le regard, qu’elle ne cesse d’évoluer dans sa signification, de prendre du poids politique et du sens allégorique ; au fur et à mesure que le voile se lève sur les arrière-cours de la Sarkozye et les doubles-fonds de la campagne électorale de Balladur en 1995, au fur et à mesure que le rôle du propriétaire de la piscine dans le financement occulte de la vie politique récente est éclairci, cette photographie transforme l’image de son sujet. Copé y passe du statut  de touriste de la Côte d’azur à celui de touriste de la vie politique, et l’eau dans laquelle il trempe de façon anodine se colore sensiblement, se trouble, du poids des affaires menées par son hôte. Ainsi, la part invisible de ce document, l’aura du propriétaire de la piscine, se dessine de plus en plus précisément hors champ et modifie le degré de compromission du nageur candide. Le liquide change de nature…

En effet, l’eau dans laquelle il trempe le touche entièrement, l’enveloppe et trouble ses formes. Il semble même coupé en deux tant la couleur de son costume de bain est proche de celle de la piscine… Elle incarne l’idée d’une symbiose entre l’homme et le liquide… C’est une eau qui le mouille de plus en plus, pourrait-on dire. L’intimité que son corps presque nu y entretient avec l’argent de Takieddine qu’elle représente par métonymie, est de plus en plus suspecte. C’est en effet la presque nudité de l’homme politique devant l’homme d’affaires, l’intimité qu’elle suggère, le fait d’être seul face à l’objectif derrière lequel on suppose aisément le marchand d’armes, qui pose le plus un problème éthique.

Sur les autres photos de la série, Copé est avec son épouse et accompagné d’autres personnes, le cadre ne l’isole pas personnellement et il apparaît dans un flux relationnel à multiples pôles ; des couples d’amis ensemble, en vacances, il y est de passage. Mais ici, seul dans la piscine, il apparaît comme coincé, pris dans le cadre, entre les bords de la piscine qui redoublent ceux de la photographie ; il est au centre des deux, c’est lui seul qu’a voulu saisir celui qui cadre… précisément pour le montrer. Il ne nage pas, il ne joue pas avec ses enfants ni avec sa femme, il paraît simplement au milieu de la piscine et pose pour le photographe. Regarde-moi, je suis dans la piscine.

Ce face à face avec le photographe renforce l’impression d’intimité due à la presque nudité de son corps. Celui qu’on photographie seul, pour soi, torse nu, c’est celui qu’on aime, qu’on désire, qu’on veut garder, celui qu’on est fier ou heureux d’avoir pour soi seul. On peut d’ailleurs supposer que cette photographie ait été prise par son épouse qui était avec lui chez Takieddine ce jour-là, mais on ne le sait pas exactement, et les légendes nous précisent que cette piscine appartient à Takieddine, ce qui permet au spectateur de penser que c’est bien ce dernier qui a pris la photo, ou que c’est pour lui qu’elle a été prise.

Intimité

“Jean-François est dans la piscine et me regarde” devient “J’ai mis Jean-François Copé dans ma piscine, il me regarde comme un gardon tout juste sorti de l’eau et qui se délecte encore de mon appat”. Les grandes espionnes et les grandes corruptrices triomphaient d’avoir mis un puissant dans leur lit, les hommes d’affaires sont fiers de mettre des hommes politiques dans leur piscine. La photographie n’en dit pas plus, elle semble être une fin en soi… C’est précisément ce qui fait d’elle un document sur la relation entre Takieddine et Copé, et au-delà, sur les liens “inappropriés” entre l’argent (qui prend la photo) et la politique (qui se fait prendre en photo). Comme un  document officiel, elle a été dûment établie par les intéressés. Elle atteste l’intimité de la relation entre un homme politique et un homme d’affaires que la presse qualifie de sulfureux.

Mais ce que cette photographie conserve en elle et ne cesse de distiller à nos regards ébahis, ce n’est pas seulement la relation qu’elle établit factuellement entre deux hommes, le cadreur et le cadré, mais aussi celle qu’elle figure à l’aide de puissants symboles. Elle nous parle et nous parle encore, nous dévoile une vérité que notre République n’ose pas encore voir franchement, elle se répand en confidences et déborde de son cadre, comme l’eau claire de la piscine de Takieddine, qui fuit en un courant limpide vers son extrémité droite. Depuis qu’elle a été publiée cet été sur le site de Mediapart et reprise abondamment sur de nombreux sites de presse (le copyright en revient étonnament à Mediapart) elle parvient à formuler visuellement ce que l’opinion publique commence à apercevoir de ce qu’elle savait depuis longtemps…

Elle formule visuellement ce qu’on entend souvent verbalement dans les expressions “être mouillé jusqu’au cou” ou encore “tremper” dans des affaires louches, ou encore “être éclaboussé par un scandale”, ou bien, pour reprendre l’expression de Thierry Gaubert “si je coule, tu coules avec moi”. On peut ajouter l’image de la “noyade” dans une mare d’eau, de Robert Boulin,  ou encore le surnom de piscine qu’on donnait autrefois à la DGSE et qui, par extension, donnait une image sub-aquatique à ses opérations à l’étranger. Comme, justement, celle visant le Rainbow Warrior par exemple. Au fond, la piscine, c’est la figure faussement claire et limpide des affaires troubles de la République… Plus c’est transparent plus c’est opaque, rien de tel, d’ailleurs que la transparence pour cacher ce qu’on ne veut montrer.

Comme l’argent, la corruption est fluide dans notre imaginaire, elle prend l’aspect du serpent qui ondule ou de l’eau qu’on ne maîtrise pas, qu’on ne peut pas contenir, qu’on ne peut non plus définir avec précision, comme l’eau, elle mouille, éclabousse et parfois noie, mais jamais on ne la saisit ni ne l’arrête. La chambre de compensation luxembourgeoise tant décriée s’appelle Clearstream (le courant limpide) ce qui n’est pas forcément un bon indice pour elle. Et l’on en vient à la notion de “liquide” qui semble être la forme intraçable et insaisissable sous laquelle l’argent circule dans les coffres des ministères et les poches de certains hommes politiques…

Contacts inappropriés

Certains hommes politiques français baignent dans le liquide, nous dit cette image sur un mode allégorique. Le pauvre Copé, qui a bien le droit de se baigner dans une piscine en plein été, se retrouve ainsi comme un gardon pris dans le vivier d’un pêcheur de gros. Il illustre une situation qui se fait jour sans le savoir. Il offre aux spectateurs qui se sont invités, par voie de presse, dans l’intimité qu’il entretient avec celui qui le photographie, une magnifique illustration des contacts “inappropriés” (pour reprendre cet anglicisme clintonien remis à la mode par DSK) entre les hommes politiques flirtant avec les sommets de l’Etat et les eaux claires mais troubles de la finance internationale. A tort ou à raison, on le saura peut-être un jour.

Sur le Web, cette photographie a manifestement trouvé des regards qui ont su lui donner toute sa portée. Alors que le site d’@si regrettait cet été que le feuilleton de Mediapart ne trouve que peu d’échos dans la presse généraliste, on peut voir sur Google images en rentrant la requête “Copé piscine” que l’image, elle, a fait florès sur la toile. Souvent reprise telle quelle sur des blogs citoyens indignés par les révélations de Mediapart, elle a aussi fait l’objet d’appropriations narquoises.

Haut de la première page Google Images pour la requête "Copé piscine"

On peut ainsi voir des reprises humoristiques qui exploitent la thématique de l’eau corruptrice ou celle de la relation compromettante.

source : Blog "Che 4 Ever"

Source : nostraberus.over-blog.com

Source : Laplote, l'actualité française vue de Suisse

Article initialement publié sur Parergon, le blog d’Olivier Beuvelet sur Culture Visuelle, sous le titre : “Dans la piscine de Takieddine”

Crédits photo via FlickR CC : Hollywoodpimp by-nd ; Stuck in Customs [by-nc-sa]

]]>
http://owni.fr/2011/09/27/cope-et-takieddine-en-short/feed/ 0
En Seine-et-Marne, Copé et Jacob surfent sur “leur” loi contre les gaz de schiste http://owni.fr/2011/05/11/en-seine-et-marne-cope-et-jacob-surfent-sur-leur-loi-contre-les-gaz-de-schiste/ http://owni.fr/2011/05/11/en-seine-et-marne-cope-et-jacob-surfent-sur-leur-loi-contre-les-gaz-de-schiste/#comments Wed, 11 May 2011 16:23:08 +0000 Sylvain Lapoix http://owni.fr/?p=62260 Malgré les doutes qui entourent l’adoption de la proposition de loi contre l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures de schiste, Christian Jacob et son mentor Jean-François Copé tentent déjà d’en récolter les fruits politiques. C’est jusque dans leur boîte aux lettres que les Seine-et-Marnais ont pu trouver le 3 mai dernier un appel à dire « NON AUX GAZ DE SCHISTE »… en disant oui à Jean-François Copé !

Gaz de schiste : des conséquences néfastes pour la Seine-et-Marne. Jean-François Copé et Christian Jacob ont décidé de s’y opposer par une proposition de loi. [...] Cette proposition de loi demande l’abrogation des permis d’exploration et d’exploitation des gaz de schiste en Seine-et-Marne.

Imprimé sur papier bleu, frappé du logo UMP, la brochure fait un résumé des conséquences néfastes de l’exploitation des gaz de schiste sur la Seine-et-Marne… mais oublie quelques petits détails importants.

Pour commencer, que la proposition de loi ne propose PLUS de supprimer les permis mais seulement de les suspendre, raison de la colère des socialistes qui refusent de la voter en l’état (à leur décharge, le 3 mai, le texte n’avait pas encore été amendé et méritait encore son nom…). Ensuite, que le permis qui concerne les circonscriptions de MM. Jacob est Copé n’est pas un permis pour du gaz mais pour des huiles de schiste ! Mais, au diable la précision : les députés espèrent sûrement que, le temps que leurs administrés vérifient l’info, ils auront récupéré dans la boîte aux lettres de sa permanence de Meaux les noms, prénoms, adresses et e-mail d’une foule de Seine-et-Marnais (faussement) rassurés pour les prochaines échéances électorales…

Article initialement publié sur OWNIschiste.

]]>
http://owni.fr/2011/05/11/en-seine-et-marne-cope-et-jacob-surfent-sur-leur-loi-contre-les-gaz-de-schiste/feed/ 2
L’UMP dégrade la laïcité http://owni.fr/2011/04/05/ump-degrade-la-laicite/ http://owni.fr/2011/04/05/ump-degrade-la-laicite/#comments Tue, 05 Apr 2011 15:46:43 +0000 Guillaume Dasquié http://owni.fr/?p=55263 Les sorciers de l’UMP électrisent la laïcité. La convention organisée ce mardi par le secrétaire général du parti Jean-François Copé propose 26 nouvelles règles pour redéfinir la notion. Officiellement, l’initiative ne consiste pas à planifier la dissolution de l’islam dans la République. La vieille France d’inspiration catholique n’éprouverait aucune méfiance de principe à l’égard d’une France plus jeune, originaire du Maghreb et influencée par la culture musulmane. Mais en coulisses, les communicants de l’UMP que nous avons interrogés ne cachent pas le véritable enjeu du débat.

Bien sûr en France les prières de rues sont très rares. Mais regardez sur Dailymotion le nombre de clics pour regarder ces mêmes images de prières de rues. La laïcité est incontestablement un problème en France. Et d’ailleurs, chaque jour l’actualité nous le rappelle, à travers les problèmes posés par les horaires de piscine ou les menus halals. C’est ce qui rend cette convention très légitime.

Cette puissante analyse est signée Guillaume Peltier ; un conseiller en communication venu de l’extrême droite et qui gravite dans l’entourage de Jean-François Copé. Autrefois au Front National puis au MPF, Guillaume Peltier assurait les fonctions de porte-parole de Philippe de Villiers lors de la présidentielle de 2007. Avant de se rapprocher de l’UMP. Lors d’un entretien avec OWNI, il a évoqué ses relations de travail et d’amitiés avec Bastien Millot. Ce dernier, ancien proche collaborateur de Jean-François Copé (ex-directeur de cabinet et ex-assistant parlementaire), ne participe plus officiellement, depuis 2009, aux travaux de l’UMP. Il développe une agence de communication basée dans l’Aisne et anime une chronique sur Europe 1. Guillaume Peltier quant à lui gère une agence en communication installée à Tours, Com1 Plus, vendant aux décideurs politiques et aux médias des analyses sur les sentiments des Français (par le biais notamment de son site La lettre de l’opinion).

Aux yeux des dirigeants de l’UMP, des impératifs de communication politique imposent d’inscrire la laïcité dans l’agenda. Avec des arrière-pensées. Le chroniqueur Guy Birenbaum, par ailleurs chercheur en science politique dans une autre vie, et auteur des premiers travaux universitaires sur le Front National, nous confie:

La question de la laïcité telle qu’elle est traitée par l’UMP c’est un faux nez. C’est une manière de dire du mal des Arabes en restant poli. Pour plaire aux électeurs de Marine Le Pen.

Olivier Roy, l’un des meilleurs spécialistes français du monde arabe, offre un fondement théorique à cette appréciation, lors d’un entretien avec la revue Thema, éditée par le CNRS.

S’interroger sur la possibilité de cohabitation entre l’islam et la laïcité en France est une fausse question. C’est la pratique politique et l’histoire qui ont toujours rendu les religions compatibles avec l’organisation politique et sociale des sociétés occidentales (…) En Europe, la question de l’islam est perçue comme culturelle, à travers une langue et une culture d’origine. Alors qu’il s’agit d’une reformulation du religieux en dehors du champ traditionnel, sur des bases modernes.

Dans une interview récemment accordée au Figaro, Jean-François Copé a tenté de désamorcer la polémique sur le bien-fondé de sa convention sur la laïcité. Pour lui, après cette réunion:

Nous en aurons fini avec l’hystérie du débat sur le débat pour aboutir enfin aux vraies réponses.

Or, parmi les 26 propositions formulées par l’UMP, certaines concernent la place de la religion dans la vie professionnelle, en particulier dans le fonctionnement des entreprises privées. Elles suggèrent notamment de rédiger un guide des bonnes pratiques de la liberté religieuse sur le lieu de travail. Tranchant avec des principes républicains fondateurs, comme le fait remarquer Philippe Portier, historien et sociologue de la laïcité en France :

Le débat vise à modifier assez substantiellement la laïcité traditionnelle, celle de 1905, qui était fondée sur un régime de liberté de conscience, permettant à l’opinion religieuse de s’exprimer partout sauf pour les agents du service public. Hier c’était l’État qui était laïque, et non la société. On est en train de transformer ce modèle, en voulant bannir le signe religieux de la voie publique elle-même, ou transformer le statut de l’usager du service public, qu’on entend priver du droit d’exposer pacifiquement ses convictions dans l’enceinte des lieux d’État. Je pense là aux propos du ministre de l’Intérieur, en opposition absolue avec les contenus du régime français de laïcité.

Dans un entretien accordé à OWNI, Philippe Portier se penche sur les tensions et les contradictions qui parcourent la société française sur le sujet. En marge des stratégies politiques du moment.


Retrouvez tous les articles de notre dossier laïcité sur OWNI (Image de Une CC Elsa Secco)

- Le financement dévoilé des mosquées
- “Hier l’État était laïque et non la société”
- Le faux débat

Illustrations CC FlickR: fabbio

]]>
http://owni.fr/2011/04/05/ump-degrade-la-laicite/feed/ 7
2012: comment UMP et PS rebootent leurs idées pour la présidentielle http://owni.fr/2011/03/27/2012-comment-ump-et-ps-rebootent-leurs-idees-pour-la-presidentielle-2012/ http://owni.fr/2011/03/27/2012-comment-ump-et-ps-rebootent-leurs-idees-pour-la-presidentielle-2012/#comments Sun, 27 Mar 2011 17:59:35 +0000 Sylvain Lapoix http://owni.fr/?p=53643 Une petite pointe de fierté dans le sourire, Christian Paul, député PS de la Nièvre, vante le projet de loi instaurant un « bouclier rural » qu’il a présenté à l’Assemblée nationale jeudi 24 mars au matin :

C’est le premier “produit dérivé” du travail sur le projet socialiste.

Responsable du « Lab » du parti chargé de préparer la base programmatique pour 2012, c’est face à son alter ego de l’UMP que le socialiste est monté à la tribune. Le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire est chargé depuis janvier dernier de mener les concertations au sein de la majorité pour accoucher de la plate-forme de candidature à la présidentielle. En dehors de l’étiquette “boite à idées”, les deux responsables politiques ne partagent rien : ni la méthode, ni le niveau d’avancement du projet.

PS-experts-citoyens: le programme à trois voix

Il faut dire que Christian Paul a une certaine avance. Au lendemain de l’élection de Martine Aubry à la tête du parti et après avoir «mangé le pain noir» du changement de direction, les universités de La Rochelle et le Tour de France qui s’en suit marquent le début d’une nouvelle méthode de recherche d’idées. Christian Paul:

Nous sommes allés voir auprès des Français où se situaient les attentes pour constituer d’abord un projet de société, avant de faire un catalogue de proposition. C’est à ce moment-là que nous avons notamment perçu que l’identité nationale était un mauvais débat et que le fond de l’impatience était dans la visibilité de l’économie, de la société… Ce qui préfigurait la percée du FN sur les thématiques sociales.

L’occasion également d’embarquer dans la caravane les chercheurs et experts n’ayant pas déserté le parti pour préparer l’élection présidentielle.

Seul aux commandes du Lab après la démission de Lucile Schmid, partie se présenter aux régionales à Vanves sous l’étiquette Europe écologie, Christian Paul orchestre la « remise au travail » du secrétariat national et commence par balayer la démocratie participative qui avait prévalu comme mode de remontée d’idées pour 2007 :

Un rapport citoyen politique d’où l’expertise serait exclue serait la ruine de l’esprit ! Nous avons besoin de faire dans le travail programmatique ce que font beaucoup d’élus dans leur travail de contact avec les citoyens.

Quatre pôles travaillent de concert pour faire émerger les idées :

  • au siège, rue de Solférino, avec les permanents, dont une bonne moitié de moins de 35 ans recrutés après 2007 ou repérés pendant la campagne ;
  • sous la direction de cadres spécialisés, des conventions thématiques avec consultation et vote dans les sections : égalité réelle (Benoît Hamon), international (Jean-Christophe Cambadélis), etc.
  • le Lab où Christian Paul organise (parfois en présence de Martine Aubry) des consultations et auditions sur les différents volets du programme ;
  • les Forums des Idées où les propositions issues des étapes précédentes sont présentées aux militants, amendées, débatues…

De «nouvelles expertises» disponibles dans le corps diplomatique et préfectoral…

Au centre du lien entre le national et le local, le processus d’amendements est très encadré par l’appareil : soumises au vote dans les sections, les propositions sont remontées au niveau fédéral avant d’être transmises à Solférino. Un tamis qui laisse de gros paquets passer, comme l’a constaté Valerio Motta, responsable de la Cellule numérique du PS:

Sur l’international, nous avons eu plus de 300 amendements. Et sur le forum égalité réelle, nous étions pratiquement au delà de 900.

Avant de les rendre publiques, l’équipe web opère l’indexation transversale des propositions sur le site, afin de rendre chaque point de programme disponible accessible sans passer par le « chapitrage » des forums des idées.

Longtemps critiqué pour sa « légèreté » sur les volets sécurité et diplomatie, le Parti socialiste a aujourd’hui trouvé une manne d’interlocuteurs. Un phénomène qui amuse le patron du Lab :

Le passage de Bernard Kouchner a scandalisé une partie du corps diplomatique : il y a maintenant beaucoup d’expertise disponible ! Et encore, nous n’avons pas encore idée de l’Etat dans lequel Michèle Alliot-Marie a laissé les fonctionnaires du Quai d’Orsay.

Autre point de focalisation de ce « trauma du sarkozysme », le corps préfectoral, historiquement acquis à la droite, se serait fissuré sous les coups irrespectueux de Brice Hortefeux.

Le passage de Bernard Kouchner a rendu "disponible" une expertise diplomatique dont le PS profites pour élaborer son projet. Et ce sans compter le passage de Michèle Alliot-Marie au Quai d'Orsay...

Sans forcément aller chasser sur les terres de l’UMP, Christian Paul ratisse large. En plus de l’expérience locale des élus, il consulte les acteurs des différents secteurs sans distinction et ne fait pas mystère de ses entrevues : pour le Forum des biens communs du 4 mai prochain (énergie, transports, biens numériques et eaux), il s’est tourné vers le socialiste François Brottes sur le volet énergie mais aussi vers Jean-Luc Touly, militant pour l’eau publique et membre d’Europe écologie, sans négliger de rencontrer les PDG de Veolia et de Suez ou les groupes de travail formés pour l’occasion. Un « écosystème » digne d’une commission parlementaire. Ou d’un ministère en formation, le cas échéant.

A l’UMP, le Club des Clubs des cadres

Côté majorité présidentielle, la transparence est moins de mise : prévue un mois avant la rencontre du PS sur les biens communs, la Convention UMP sur la laïcité du 5 avril n’a pas encore de liste d’invités officiels. Bien que moins foisonnant que celui du PS, l’organigramme du «projet 2012» à l’UMP est sensiblement plus opaque.

Monté au lendemain de 2007 comme centre de production des argumentaires, le «pôle des études» a été placé sous la direction de deux anciens membres du groupe UMP à l’Assemblée ramenée au parti par Jean-François Copé : Emmanuelle Robin-Teinturier, fidèle au maire de Meaux depuis le ministère du Budget en 2005, et Marc Vanneson, qui avait fait ses armes chez Publicis Consultants, qui assistent aux réunions menées par le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire, accompagné de quelques conseillers élyséens.

Après le départ d’Emmanuelle Mignon (véritable machine à idées de la campagne de 2007) de l’Elysée fin 2009, Nicolas Sarkozy a pris son temps avant de désigner un nouvel agitateur de concepts pour 2012. Il a attendu l’échec des régionales de 2010 pour placer en orbite ce normalien et énarque en tête du dispositif.

De son côté, le responsable projet organise des rencontres avec des spécialistes de tous ordres… Contacté par OWNI, son secrétariat n’a pas donné suite à nos questions sur l’identité de ces mystérieux interlocuteurs, mais nous a confirmé un déjeuner en début de semaine avec une vingtaine de parlementaires UMP. 2012 n’était pas au menu : le ministère consultait des élus de zones rurales en vue d’une présentation de projet de loi sur l’agriculture et faisait le service après vente des cantonales pour le parti majoritaire.

Pas facile de renouveler le programme de 2007 après 4 ans à le défendre comme la réforme dont la France avait besoin

En « soutien » de sa recherche personnelle, Le Maire peut compter sur une nouvelle formation : le Conseil des Clubs et des Thinks tanks. Réuni pour la première fois le 18 janvier à l’initiative de Jean-François Copé, cet organe interne d’échange et de concertation sur le projet de 2012 réuni plus de 30 organisations : fondations de droite, des gaullistes sociaux aux libéraux du Hudson Institute (proche du club du patron de l’UMP) et des clubs de réflexion des différents cadres (comme Le Chêne de Michel Alliot-Marie ou Dialogue et initiative, le club de Jean-Pierre Raffarin). Une auberge espagnole dont voici le plan de table (non exhaustif) :

  • Cercle Nation et République
  • Cercle Turgot
  • Démocrates et Populaires
  • Dialogue et initiative
  • Fondation Concorde
  • Fondation Pour l’Innovation Politique
  • Fondation Robert Schuman
  • France.9
  • France République
  • Génération France
  • IFRAP
  • Institut Economique Molinari
  • Institut pour la Justice
  • Institut Turgot
  • La Droite Populaire
  • La droite sociale
  • Le Chêne
  • La Droite rurale
  • Le Club 89
  • Le Labo des idées
  • Le Nouveau Siècle
  • Les Progressistes
  • Les réformateurs
  • Nouvelle République
  • Nouvelle Société Civile
  • Réforme et Modernité
  • Les IDees.fr
  • Club des droits de l’homme
  • UJP
  • CERU
  • Fondation Konrad Adenauer
  • FAES
  • Cercle d’Outre-Manche
  • Policy Exchange
  • Hudson Institute
  • Institut Bruegel
  • Center for Policy Studies

A côté du « laboratoire d’idée et d’échange pour 2012 », Copé ne cache pas l’objectif d’unifier les différents mouvements « internes » à l’UMP. Occupé à maintenir le rythme des réformes initiées par le président de la République, Bruno Le Maire voit le patron de l’UMP rogner sur ses plates-bandes de son élaboration de projet… Une preuve de la difficulté du pouvoir à renouveler ses propres idées quand revient l’heure du scrutin.

Pas évident de remettre en cause, ne serait-ce qu’à la marge, un projet que Nicolas Sarkozy annonce encore en cours de mise en place. Résultat : lancé il y a quelques jours, le site Projet-UMP.fr enchaîne les catégories vides : éducation, famille, croissance… dont certaines n’ont même pas encore reçu un seul commentaire ! Quant aux grands thèmes lancés par le chef du parti au moment de la création du Club des Think tank, ils restent juste assez vagues pour laisser les militants remplir les vides :

La réflexion sera structurée autour de 3 grands thèmes : le courage (réhabilitation de la valeur travail…), le rassemblement (pacte républicain, sécurité, laïcité…) et l’ouverture au monde (enseignement…).

Pas sûr que la réutilisation de la réhabilitation de la valeur travail, alors même que la défiscalisation des heures supp (clef de voute du travailler plus pour gagner plus) a été critiquée par tous ceux qui ont analysé ses effets, notamment la Cour des comptes. Un choix même un peu risqué quand on voit la façon dont les problématiques sociales, à commencer par le chômage, ont orienté les derniers scrutins. Malgré les efforts désespérés du gouvernement pour balayer l’actualité d’un revers de main, les thèmes sont déjà là, où l’UMP refuse de les voir : prix des denrées alimentaires, énergie (avec notamment la question du nucléaire), emploi… Pas sûr qu’un seul ministre suffise à lever toutes les idées qui manquent.

Photos : Sylvain Lapoix.

Retrouvez les autres articles de notre dossier :

DSK président : rêve ou réalité

François Hollande à Matignon

Téléchargez la une de Loguy /-)

]]>
http://owni.fr/2011/03/27/2012-comment-ump-et-ps-rebootent-leurs-idees-pour-la-presidentielle-2012/feed/ 11
Mieux que Copé: exigeons des examens d’entrée en maternelle pour lutter contre l’échec scolaire http://owni.fr/2010/11/01/mieux-que-cope-exigeons-des-examens-dentree-en-maternelle-pour-lutter-contre-lechec-scolaire-ecole-enfants-education-nationale/ http://owni.fr/2010/11/01/mieux-que-cope-exigeons-des-examens-dentree-en-maternelle-pour-lutter-contre-lechec-scolaire-ecole-enfants-education-nationale/#comments Mon, 01 Nov 2010 15:14:13 +0000 Catnatt http://owni.fr/?p=37057 Jean-François Copé vient d’avoir LA bonne idée en matière d’éducation. Établir un examen de passage, un genre de baccalauréat pour les CM2. Je vois que certains esprits chagrins s’en offusquent. Ces bien-pensants irresponsables feraient mieux de s’abstenir.

Comment ne pas constater objectivement les bienfaits d’une telle idée ? L’on sait que la délinquance commence très jeune ; Dès deux ans et demi, une racaille se repère, les gens de bon sens l’ont remarqué. Cet examen vers l’âge de dix ans serait un pas salutaire vers, ce que j’espère à terme pour mon bon pays, une série de diplômes démarrant au moins dès l’apprentissage de la propreté. Après tout, force est de constater qu’il y a quelques branleurs qui traînent pour devenir propres et je vais vous dire Mme Chabot, branleur aujourd’hui, délinquant demain.

Ce n'est pas avec des gamins qui rampent que nous allons redresser la France !

C’est comme apprendre à marcher, certains crapahutent encore à quatre pattes à l’âge de 18 mois. Une récente étude nord-coréenne a établi de manière formelle le rapport entre un retard pour apprendre à marcher et l’aptitude aux activités anarchistes. Arrêtons de balayer les miettes sous le tapis comme dit notre cher Président, Nicolas Sarkozy. Pour parler simple, car c’est parler juste, les retardataires de la marche ralentissent notre pays, c’est irresponsable de laisser cette hérésie perdurer et je somme d’ailleurs les socialistes de cesser d’être irresponsables et de jouer avec l’avenir  irresponsable de la France. Car chacun sait que dans le discours irresponsable de l’opposition irresponsable, il y a bel et bien une incitation  irresponsable à rester en couche-culotte irresponsable et à quatre pattes. Et pourtant, il faut réformer, il serait irresponsable de laisser en l’état.

Par ailleurs, un enfant de trois ans qui pique un jouet à un autre, il faut être lucide, c’est de la graine de voyou. Donc, à terme, un examen d’entrée à l’école maternelle permettrait de garantir la sécurité de nos concitoyens, de faire de la prévention, cette idée si chère aux trotskystes enragés qui s’opposent à toute réforme. D’ailleurs, pour parler simple, car c’est parler juste, un examen en fin de maternelle serait aussi une excellente idée. Ceux qui sont déjà en situation d’échec scolaire redoubleront. Il serait criminel de les laisser passer en CEP. Voire irresponsable.

A une année près, les comportements délinquants sont déjà installés chez les enfants du plus jeune âge. Ne rien faire serait irresponsable !

Mais revenons à la brillante idée de Jean-François Copé. Cette baccalauréette (C’est seyant comme nom, non ?) permettrait de faire le tri entre ceux qui savent et ceux qui entravent que dalle. On ferait redoubler ceux qui ont échoué. L’année suivante, ils se représenteraient. Évidemment, vous allez me dire, si déjà en CM2, ils rament, il y a peut-être des problèmes socio-économiques. Z’ont qu’à se démerder. S’ils ratent encore, ils triplent. Évidemment, vous allez me dire que le risque est grand d’avoir des élèves de 14 ans en CM2…

C’est pas faux.

C’est un sujet délicat et il convient de l’aborder avec franchise. Je vais vous dire, Mme Chabot, le mieux à mon sens, c’est de faire comme en Chine. Il y a un système d’alternance dès l’âge de 10 ans. « Les élèves vont travailler deux semaines par semestre, principalement dans des usines et des fermes, afin de se familiariser avec le monde du travail. » (Source wikipédia). Comme je les trouve un peu laxistes là-bas voire irresponsables, je propose, une semaine en alternance dès le second échec à l’examen de 6e. Et ce pour le bien de l’enfant. Certains sont manuels, ya qu’à voir leur aptitude à rouler des joints ou à braquer des iPhones, ce serait criminel de laisser un tel potentiel inexploité. Voire irresponsable.

Alors vous me direz, c’est rétablir le travail des enfants.

C’est pas faux.

Mais il faut savoir ce que l’on veut. Et puis, finalement, peut-être que ces jeunes s’épanouiraient beaucoup plus dans une usine, une mine dans le nord ou un chantier sur l’aire d’autoroute Sainte-Marie-de-Cuines. Ils rapporteraient un salaire. Enfin… un tiers d’un salaire de contrat en alternance, c’est pas très vaillant à cet âge-là.. Mais ils gagneraient en pouvoir d’achat, que dis-je la famille entière travaillerait plus pour gagner plus. Imaginez une fratrie entière, ça peut rapporter dans les 1000 euros par mois, c’est pas rien !  Et la France gagnerait en compétitivité. Et l’on pulvériserait les chinois, et ce serait génial. Et l’on n’aurait plus de criminalité. Et l’on régnerait dans le monde. Et l’on pourrait chanter « imagine » tous en chœur. Et… Et…

Et vous me direz qu’il est probable que l’ONU nous condamne pour violation des droits de l’enfant.

C’est pas faux.

Mais comme dit si justement Jean-François Copé dans le Parisien « Il y a en France une sorte de rituel d’un autre siècle. Il faudra bien un jour que cela cesse, sans compter l’image désastreuse donnée à l’étranger. C’est l’essentiel du pays qui est paralysé par l’action d’une poignée d’extrémistes. Or, chacun doit bien comprendre que nous n’avons aucun autre choix. » (voir ici)

Parfois… Je me dis vivement 2017 que Jean-François Copé soit Président de la République. Parce qu’à côté, je me demande si Sarkozy à côté, c’est pas un hippie… Voire un irresponsable…

(Note : évidemment, les propos de Jean-François Copé cités à la fin sont sortis de leur contexte. :p)

Photo FlickR CC araswamiMike Baird ;Lady Dragon Fly.


Ce billet a été publié originellement sur le site Megaconnard sous le titre La baccalauréette. Catnatt est auteur du blog Heaven can wait.

]]>
http://owni.fr/2010/11/01/mieux-que-cope-exigeons-des-examens-dentree-en-maternelle-pour-lutter-contre-lechec-scolaire-ecole-enfants-education-nationale/feed/ 8
Edito : 3615 Internet http://owni.fr/2010/07/23/3615-internet/ http://owni.fr/2010/07/23/3615-internet/#comments Fri, 23 Jul 2010 15:05:46 +0000 Astrid Girardeau http://owni.fr/?p=22824 «Nous étions moins d’une dizaine et pour la plupart n’avions jamais eu la moindre activité politique. Et pourtant, nous avons pu empêcher le gouvernement de faire passer une loi à nos yeux inutile et dangereuse”, écrit Laurent Chemla dans Confessions d’un voleur (2002).

Retour en 1996. Un amendement donne à une autorité administrative le pouvoir de “contrôler les contenus” sur Internet. Et d’obliger les prestataires techniques au filtrage. L’objectif : bloquer l’accès aux contenus illégaux, notamment pédopornographiques. L’Association des Utilisateurs d’Internet (AUI), à laquelle Laurent Chemla fait référence, se bat contre. Un recours est déposé devant le Conseil Constitutionnel. Qui le censure. L’auteur de cet amendement est aujourd’hui à Matignon.

En 1998, altern.org, hébergeur gratuit et sans publicité monté par Valentin Lacambre, s’arrête suite à la publication de photographies d’Estelle Halliday nue sur l’un des sites hébergés. Ce sont 45.000 sites web qui sont fermés. L’arrêt est rendu par l’actuelle présidente de la Hadopi.

On prend les mêmes et on recommence ?

La loi Loppsi oblige les fournisseurs d’accès à bloquer une liste noire de sites signalés par une autorité indépendante. Le motif : empêcher les internautes français de tomber par hasard sur des contenus pédopornographiques. Et la Hadopi examine des solutions de filtrage des réseaux au nom de la protection du droit d’auteur.

«Je ne suis pas un grand familier du monde de l’Internet» confie Nicolas Sarkozy en 2006.

La méconnaissance, l’ignorance est la source des peurs, et des réactions, les plus extrêmes. Le sentiment de perdre le pouvoir aussi (surtout ?). Alors on accuse. «Jungle », « far-west anarchique », «zone de non-droit », repère de « tarés », de “paranoïaques, de «nazis », etc. Et on cherche à surveiller, contrôler, filtrer.

En juin dernier, Jean-François Copé admet avoir “beaucoup milité” pour la loi Hadopi alors qu’il en “connaissait les faiblesses”. Avant d’indiquer : «J’ai un peu évolué sur cette question».

Cela fait plus de quatorze ans que les politiques s’acharnent à lutter contre Internet, et derrière contre les citoyens, il serait peut-être temps « d’évoluer sur la question ».


À lire :
- “Quatorze ans plus tard presque jour pour jour, et ils n’ont rien appris”
- La Marais noire du web

Et n’oubliez pas de télécharger l’affiche de une format poster réalisée par Geoffrey Dorne /-)

]]>
http://owni.fr/2010/07/23/3615-internet/feed/ 4