SIDA : Besoin d’information plus que d’argent

Le 30 juillet 2010

Le manque d'éducation est l'une des principales raisons de la persistance de l'épidémie de SIDA. France24 a développé une carte collaborative permettant de localiser les centres de soins dans le monde entier.

Contre le SIDA, c’est bien connu, il faut que les pays du Nord donnent de l’argent pour que les pays du Sud puissent se protéger. Le discours est tellement passe-partout qu’il a même été repris par Carla Bruni dans une tribune dans Libé, où elle propose une taxe internationale pour financer le combat. Après la taxe Chirac, la taxe Bruni?

Sauf que le problème n’est pas là. Tout l’argent du monde, utilisé pour acheter des traitements anti-rétroviraux (ARV), ne suffira pas pour faire passer l’information la plus basique sur la maladie. En Zambie, par exemple, une étude a montré que plus de 30% des malades suivant un traitement n’ont jamais avalé les médicaments.

Le manque d’enthousiasme des autorités sanitaires à informer sur la maladie, combiné à un manque d’éducation généralisé, permet aux croyances les plus absurdes continuent de circuler.

Florilège des moyens de prévention les plus improbables

1. Le Sprite post-coïtal (Indonésie)

Lors d’une étude, en 2002, des échanges avec des jeunes de Jakarta ont montré que le Sprite était utilisé comme moyen de prévention et de contraception. Autre solution, pour les filles: uriner après un rapport sexuel pour évacuer le sperme.

2. L’aïoli réparateur (Afrique du Sud)

Si, sur les rives de la Méditérranée, l’aïl et l’huile d’olive font un très bon aïoli, en Afrique du Sud, la combinaison sert également d’anti rétroviral. La croyance ne vient pas là de jeunes interrogés dans le rue, mais du ministre de la santé (en 2005).

3. Le viol de vierge (monde entier)

Depuis le 16e siècle, une partie des mâles est persuadée que l’on peut guérir des maladies sexuellement transmissibles en les refilant à de jeunes vierges. Ca parait trop gros pour être vrai, mais la croyance perdure depuis 500 ans, et on la retrouve aujourd’hui sur tous les continents, même si l’étendue de sa mise en pratique fait débat.

La liste est longue des mythes circulant autour du SIDA. Si la désinformation n’est pas combattue à la racine, les efforts pour diminuer le coûts des médicaments ARV et les faire parvenir aux personnes touchées resteront vains.

Au Tchad, en Arménie et en Moldavie, encore en 2005, moins de 20% des personnes interrogées par l’UNAID (organisme de l’ONU en charge de la lutte contre le SIDA) savaient que le préservatif était un moyen de prévention. Les réponses des femmes sont encore plus alarmantes. Plus de 90% d’entre elles ne savent rien de la capote.

Lutter contre l’ignorance par l’éducation

Pour lutter contre l’ignorance, des ONG se battent au quotidien et informent sans relâche les population des moyens de se protéger. France24 vient de lancer une plateforme qui va donner de l’écho à ces efforts. La chaîne a développé une application recensant les centres de dépistage et d’information partout dans le monde. Pour l’instant, seule les centres en France sont disponibles. Mais quelques heures après sa mise en ligne, l’application recevait déjà des dizaines de contributions d’utilisateurs du monde entier.

La carte rempli deux missions. Dans les mois qui viennent, la carte permettra aux internautes qui sont en recherche d’information de trouver les centres proches de chez eux. Elle permettra aussi au grand public et aux décideurs de constater l’inégale répartition des centres d’information et de dépistage.

[DISCLAIMER] L’application “SIDA: où trouver les infos” a été développée par 22Mars, éditeur d’OWNI, pour France24.

Illustrations CC FlickR Roadsidepictures, DavidErickson

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